« Je crois sincèrement que les villes ont une âme : elles se teintent de l’énergie de ceux qui y vivent et président à leur destinée. » Patricia Cornwell
L’art urbain ou street art
"Je disais à quelqu’un l’autre jour, au fond, le dessin, c’est un choix éthique. Je pense en effet que le dessin affirme la pensée et la main, en quelque sorte il affirme l’humain. On peut penser à l’empreinte de la main dans les grottes préhistoriques. Quand j’interviens dans un lieu, j’inscris dans le lieu un signe d’humanité."
Ernest Pignon-Ernest, dans une interview donnée à L’Humanité
Ernest Pignon-Ernest est un artiste plasticien qui fait partie des principaux initiateurs de l’art urbain en France. Mais de quoi s’agit-il exactement ?
Quand l’art s’invite dans l’espace public
Plus connu sous sa dénomination anglophone « street art », l’art urbain se conçoit comme un mouvement artistique contemporain qui regroupe toutes les formes d’art réalisées dans la rue ou dans des endroits publics. Il englobe diverses techniques telles que la peinture, le pochoir, le collage ou encore l’installation physique, et se caractérise à la fois par sa dimension éphémère et par sa capacité à toucher un très large public.
Éphémère, parce que les œuvres des « street artistes » peuvent à tout moment être dégradées par autrui dans la mesure où elles ne sont soumises à aucune protection, et appartiennent entièrement à l’espace public. D’autant plus que ces œuvres sont par nature illégales et peuvent donc faire l’objet d’interventions des autorités publiques visant à les recouvrir ou à en sanctionner les auteurs.
En dépit de leur durée de vie parfois très courte, ces œuvres se distinguent par leur portée considérable. Créées dans les rues et les lieux publics, elles sont exposées en permanence à la vue de tous : riverains, passants, touristes, tout le monde y a accès. Elles vont ainsi au devant de leur public sans que celui-ci ne l’ait nécessairement voulu, à la différence des œuvres que l’on peut aller voir dans un musée par exemple. De nombreux artistes s’appuient alors sur leurs créations pour véhiculer des messages engagés, susciter l’interrogation et la réflexion.
Valoriser la pratique artistique dans les rues du 20e
La Mairie du 20e souhaite mieux faire connaître et valoriser la pratique de l’art urbain, qui est historiquement très ancrée dans l’arrondissement. Bon nombre des rues du 20e demeurent en effet des lieux d’expression privilégiés par les artistes, à l’instar de la rue Dénoyez dans le quartier Belleville. Véritable repère de longue date, le 20e arrondissement témoigne ainsi de la richesse et de la diversité de cette pratique artistique très ancienne et en constant renouveau.
Après l’opération au centre-bus de la RATP situé rue des Pyrénées, la municipalité a mis en œuvre divers dispositifs pour développer les interventions artistiques dans l’espace public.
Des murs à programmation ont pris place au Pavillon Carré de Baudoin, au square Karcher et plus récemment au centre d’animation Ken Saro-Wiwa. À d’autres endroits, des fresques pérennes ont vu le jour grâce à la participation d’une grande variété d’artistes venant de Paris et d’ailleurs.
À terme, l’objectif de la Mairie est de proposer des parcours de découverte autour de l’art urbain dans le 20e arrondissement. Déployés par le centre Ken Saro-Wiwa, les parcours seraient destinés aux amateurs et aux curieux souhaitant découvrir cette pratique alternative de l’art. Ce projet s’inscrit dans une démarche globale de la municipalité, fondée sur la volonté de rendre la pratique artistique accessible au plus grand nombre.
Les murs à programmation
Dans le 20
e arrondissement, trois murs sont mis à disposition pour accueillir des œuvres d’artistes urbains renouvelées à intervalles réguliers, selon une programmation variée. La gestion de ces murs a été confiée à l’association
Art Azoï par la Mairie du 20
e. Cette association travaille en collaboration avec les artistes pour proposer chaque année une sélection d’œuvres, destinées à être exposées sur ces murs pendant une durée limitée.
Pour voir l’ensemble des œuvres qui ont été exposées sur ces trois murs :
cliquez ici !
Le mur du Pavillon Carré de Baudoin 121 rue de Ménilmontant
Actuellement
L'artiste Romain Froquet expose son œuvre de janvier à avril 2020.
Le mur du Square Karcher 163 rue des Pyrénées
Actuellement
L'artiste 3615 expose son œuvre en février 2020.
Le mur du Centre d’animation Ken Saro-Wiwa 63 rue de Buzenval
Actuellement
L'artiste Hoxxoh expose son œuvre à partir du 26 février 2020.
Les fresques pérennes
En plus des murs faisant l’objet d’une programmation, l’association Art Azoï s’est vue confiée, au fur et à mesure, de nouveaux espaces d’expression dédiés aux artistes urbains. Cet ensemble de murs mis à disposition par la municipalité ont alors pu accueillir des œuvres ayant vocation à être pérennes. Vous pourrez admirer ces fresques aux emplacements suivants :
À l’angle de la rue de Bagnolet et de la rue des Pyrénées (1 mur)
Au parc de Belleville (4 murs)
Au passage du Surmelin (1 mur, hommage au groupe Manouchian)
Dans le quartier St-Blaise (1 mur)
Dans le quartier Python-Duvernois (2 murs)
Dans la rue Henri Chevreau (1 mur)
Au TEP Les Amandiers (1 mur)
Dernières fresques ajoutées :
Ou sur le site Internet de l’association Art Azoï, en
cliquant ici !
Les armoires à feux du collectif Curry Vavart
En partenariat avec la Mairie du 20
e arrondissement,
le collectif Curry Vavart propose à des artistes d'intervenir sur les armoires à feux de l’arrondissement. Un appel à projet a été lancé en mai 2016 à destination de tous les artistes pouvant témoigner d’une expérience d’intervention artistique en milieu urbain, sans limite d’âge. Pour répondre aux besoins liés au matériel et à la réalisation, une rémunération de 250 euros est prévue pour chaque artiste retenu.
Le festival « Et 20 l’été »
Pour sa 10e édition, parce que la culture doit être accessible à tous, la Mairie du 20e et l'association Paris Culture 20 ont souhaité le rendre plus participatif encore, avec une programmation pour tout public, multiforme, gratuite et innovante.
Avec le festival ET 20 L’ÉTÉ, l’art descend dans la rue, sur la place et dans les jardins de l’arrondissement et va à la rencontre de la population. L’accent est mis sur la création “in situ” dont l’originalité est de puiser son inspiration dans l’espace urbain et dans les personnes qui le parcourent. L’environnement que nous partageons devient ainsi matière à création et se transforme grâce aux performances des artistes.
9 compagnies ont proposé 23 représentations artistiques comme autant d’expériences surprenantes et spécifiques : théâtre de rue, danse, improvisation, danse verticale-musique, performance participative, théâtre physique…