Journée Internationale de la mémoire de l'Holocauste et de la prévention des crimes contre l’humanité
Actualité
Mise à jour le 27/01/2021

Il y a 76 ans, le 27 janvier 1945, le camp d'Auschwitz-Birkenau fut libéré. En cette journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l'Holocauste, les élu.e.s de la mairie du 20e rendent hommages aux enfants, aux femmes et aux hommes déporté.e.s qui ont péri dans les camps, victime de la barbarie d'autres hommes.
Accompagné.e.s des élèves du collège Jean-Baptiste Clément et des personnes déportées rescapées des camps de la mort, les élu.e.s se sont réuni.e.s au square Edouard Vaillant pour rendre hommage aux victimes de l'Holocauste :
Chère
Madame Louise Cohen, Chère Rachel, Cher Claude, Chers
présidents, représentants et représentantes des associations de mémoire, Cher
Jean-Michel, Chers élèves du collège Jean-Baptiste Clément et votre professeur, Chères
Conseillères et Conseillers de Paris, Chers
élu.e.s du 20e arrondissement,
Mesdames,
Messieurs,
Nous
célébrons en ce jour, comme chaque année, la journée de la mémoire des
génocides et de la prévention des crimes contre l’humanité. Ce 27 janvier 1945,
date sinistre entre toutes, qui rappelle la découverte par l’humanité tout
entière, de l’horreur absolue, lors de la libération du camp de concentration
d’Auschwitz-Birkenau par les troupes russes.
Ce 27 janvier
est là pour nous rappeler que l’être humain capable des plus beaux élans de
générosité de dévouement et de partage, est aussi capable du pire.
Les
victimes et leurs bourreaux appartiennent certes à la même espèce, l’espèce
humaine, mais, en aucun cas ils ne peuvent être considérés sur le même plan. Et
aucun relativisme ne peut être même envisagé. Soyons clairs : Il y a le
bien et le mal et il y a la responsabilité individuelle de celui qui choisit
d’obéir ou pas à un ordre abject. Sans obéissance plus ou moins aveugle, pas de
génocide !
C’est la
raison pour laquelle, le devoir d’un homme libre, et tout simplement d’un être
humain est de reconnaître l’autre comme son semblable, à qui il doit
solidarité et protection. C’est le premier rôle de l’éducation.
Oui,
l’horreur absolue était là dans ces camps, mais la bonté aussi. La bonté qui a
permis aux victimes de se témoigner solidarité entraide qui leur a permis de
rester des êtres humains et de signifier ainsi aux bourreaux que cette humanité
ne serait pas brisée et que du plus profond de leur détresse et de leur
dénuement, ils resteraient ainsi les vainqueurs.
La dernière
victime d’un génocide, c’est la vérité. L’oubli est la condition de son retour.
La mémoire des génocides est donc, au-delà de l’hommage à leurs victimes, un
instrument de prévention.
Nous devons
ainsi sans relâche lutter contre les négationnismes, la rigueur de nos lois doit s’appliquer à eux sans faiblesse. Mais je
pense surtout au négationnisme d’Etat.
Refuser de
qualifier un génocide, c’est pour une nation s’en montrer solidaire et afficher
sa crainte d’en perdre le profit. Être démocrate, c’est assumer l’histoire, son
histoire. L’Allemagne l’a fait.
D’autres
continuent de nier les évidences et se complaisent dans une attitude agressive
vis-à-vis de leurs voisins et bien souvent aussi de leur propre peuple. Le
stade ultime d’un génocide, c’est précisément sa négation… son effacement.
Le 20e
siècle fut le siècle des génocides. Nous devons l’enseigner, sans faiblesse et
avec rigueur. Mais nous devons aussi dénoncer les nouvelles formes de génocide,
de destruction planifiée de telle minorité religieuse, de telle ethnie, par
l’étouffement de sa culture, de sa langue, par les stérilisations forcées, les
déplacements, les internements et les mauvais traitements.
Nous ne
nous sommes pas engagés en politique pour nous arranger avec ça, pour nous
taire.
Dans notre
cher 20e arrondissement, il y a un square, juste derrière la mairie, et sur une
pelouse de ce square, il y a une plaque. Cette plaque porte le nom de 133
enfants de l’arrondissement, trop jeunes pour être scolarisés, le plus jeune
n’avait que quelques jours, mais assez vieux pour être déportés et massacrés
par l’occupant nazi, parce que juifs.
Voilà où
conduit le renoncement des démocrates à leurs principes, voilà où conduisent
les arrangements avec la vérité et avec notre conscience.
Nous le
savons bien : Rien ne peut justifier qu’on ait pu laisser agir ces
criminels politiques à leurs débuts. Rien.
Accepter de
voir, et dire la vérité, nécessite parfois un courage extraordinaire. C’est
cela que craignent le plus les criminels. Ici chez nous, en France, nous
pouvons parler. Ne pas le faire quand on sait est plus qu’une faute. Nous devons
dire la vérité, l’enseigner.
Nous le
devons aux victimes, d’hier et d’aujourd’hui, mais nous le devons surtout à
notre humanité tout entière et à notre conscience de femmes et d’hommes libres.
Je vous
remercie.
Eric Pliez, Maire du 20e arrondissement