« Plus que des yeux », la nouvelle fresque du Pavillon Carré de Baudouin

Actualité

Mise à jour le 11/01/2021

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La fresque du Pavillon Carré de Baudouin intitulée « Plus que des yeux » est réalisée par l’artiste Ahlam Jarban originaire du Yémen. Elle fait partie de « l’Atelier des artistes en exil » qui accompagne des artistes ayant été contraints de fuir leur pays.

Ahlam Jarban, une artiste engagée

Ahlam Jarban est une artiste originaire du Yémen. Née en 1992 à Sanaa au Yémen, elle est diplômée en géologie pétrolière. Elle se tourne vers la peinture et le street-art, participe à de nombreux événements et expositions à Sanaa. Elle subit la guerre au Yémen, la difficulté́ d’être une femme, de surcroît d’origine étrangère (elle a des origines somaliennes et éthiopiennes), dans une société́ fermée, patriarcale et ethniciste.
Elle transite par la Jordanie, arrive en France en 2018, ou elle entre à l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris en septembre 2019.
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L'Atelier des artistes en exil
Ahlam Jarban fait partie de l’Atelier des artistes en exil qui accompagne des artistes ayant été contraints de fuir leur pays. Les artistes de cet atelier font entendre leur voix en partageant à travers leurs œuvres l’expérience de l’exil mais aussi l’expérience vécue dans leur pays d’origine.

« Plus que des yeux », une réflexion sur la condition des femmes

Ahlam Jarban propose à travers cette fresque une lecture militante sur la condition des femmes au Yemen. Dans « Plus que des yeux », l’artiste répète le mot « haram » un très grand nombre de fois. Le mot « haram » signifie, entre autre, « illégal, illicite, interdit ». Il est l’opposé de « halal ».
La multiplication du terme « haram » est destinée à représenter la multiplication des interdits pour les femmes de son pays. L’artiste le dit elle-même lorsqu’elle communique autour de sa fresque : « Être une femme au Yemen est « haram ». Au Yemen, le street art était mon instrument pour dire que je ne suis pas « haram » : je suis fière d’être une femme ».
Ahlam Jarban a juxtaposé aux termes « haram » des yeux, un motif très présent dans son œuvre. De cette manière, l’artiste cherche à mettre en évidence l’importance expressive des yeux dans deux situations distinctes appartenant à son passé (l’obligation des femmes de dissimuler leur visage dans son pays) et à son présent (port du masque).
« D’un confinement à l’autre », l’exposition au Pavillon Carré de Baudouin
Le Pavillon accueille l’exposition « D’un confinement à l’autre », de l’atelier des artistes en exil. Elle pour thème le confinement. Dans « Plus que des yeux », l’emploi d’un terme signifiant l’interdit fait aussi le lien avec les multiples restrictions de libertés en cette période de confinement. Faute d’ouverture au public, cette exposition se tient en numérique.
En savoir plus sur l'exposition « D’un confinement à l’autre »