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Commémoration de l'armistice de la Seconde Guerre mondiale

Mise à jour le 07/05/2020
Malgré les mesures de restriction liées à la crise sanitaire, la Mairie du 20e a tenu a commémorer l'armistice de la Seconde Guerre mondiale, célébrée le 8 mai. Une cérémonie sans public a eu lieu en présence de Frédérique Calandra, Maire du 20e arrondissement, de George-Pau Langevin, Députée de Paris, de Julien Bargeton, Sénateur de Paris, et de Thierry Blandin, adjoint à la Maire du 20e arrondissement,
La cérémonie a été filmée afin que tout le monde puisse assister. Vous pouvez également retrouver le discours prononcé par Madame la Maire.

La cérémonie en vidéo

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Discours de Madame Frédérique Calandra

Seul le prononcé fait foi.
Mesdames, Messieurs,
« Quiconque oublie son passé est condamné à le revivre ».
Il y a 75 ans, les Alliés mettaient fin aux atrocités d’une sombre période dont la page n’est pas tournée, et ne le sera surement jamais. Ne pas oublier est indispensable. Essentiel. Primordial.
C’est le noble objectif des commémorations. Nous ne sommes pas là pour nous réjouir des victoires militaires et politiques. Non !
Nous sommes ici aujourd’hui, à défaut de l’être ensemble physiquement, du moins virtuellement, pour nous souvenir, pour que le travail de mémoire devienne une évidence, pour que nous tirions toutes les leçons de l’Histoire.
Nous sommes ici pour nous remémorer les crimes de guerre et les horreurs perpétrés par les régimes nazis et fascistes.
Nous sommes ici pour nous souvenir de ceux qui les ont combattus. Tous ceux qui les ont combattus, et en premier lieu l’ensemble des Résistants qui ont lutté pour notre liberté collective.
Ces Résistants étaient des hommes et des femmes d’opinions très diverses, mais qui ont su dépassé leurs affrontements idéologiques et comprendre que des personnes si différentes pouvaient s’allier pour un combat commun, contre un ennemi commun.
Communistes qui au début de la guerre étaient tenus par le pacte germano-soviétique, Socialistes dont certains des représentants avaient voté les pleins pouvoirs à Pétain, Maurassiens nationalistes, racistes et membres de l’Action française… ils ont, à un moment donné, su faire le bon choix et combattre ensemble le Nazisme. L’Histoire a su les juger sur leurs actes de bravoures et non sur des choix partisans ou des idéologies qu’ils ont su remettre en question et dépasser.
Comme le dit Daniel Cordier, Maurassien avant d’entrer en Résistance et de devenir le Secrétaire particulier de Jean Moulin, et d’évoluer radicalement dans ses opinions : « Notre engagement était un choix individuel qui n'avait rien à voir avec telle ou telle opinion. Il s'est déterminé sur quelque chose de beaucoup plus profond, de plus personnel. »
Le Général De Gaulle, qui comptait à peine 7000 hommes dans les rangs des Français Libre en juin 1940 est ainsi devenu le chef de forces armées de plus d’un million d’hommes, dont un grand nombre ont pris part à la libération du territoire et aux combats d’Allemagne.
La gerbe que nous avons déposé symbolise la gratitude que nous éprouvons à l’égard de tous ces Héros qui ont choisi de défendre envers et contre tout la France et nous ont offert ces opportunités de libertés.
C’est au nom du noble sacrifice qu’ils ont fait que nous nous devons de préserver ces valeurs ainsi que la paix entre les peuples.
C’est notre devoir, et nous nous en acquittons avec gravité et honneur.
Mais nous sommes aussi ici pour rappeler qu’à l’issue de ce terrible conflit, les peuples Européens ont compris qu’ils devaient unir leur sort en fondant l’Union Européenne, garante de la paix et de la prospérité que nous avons connue depuis 75 ans.
Mesdames et messieurs, le 20e arrondissement a payé un lourd tribut durant ces années terribles de guerre puis d’occupation.
Je pense notamment aux plus de 1000 enfants de l’arrondissement raflés et déportés entre 1942 et 1944, dont 133 tout-petits qui n’avaient même pas l’âge d’aller à l’école.
Je pense bien entendu à tous les résistants de notre arrondissement.
Depuis 75 ans, les rescapés témoignent, témoignent encore, témoignent toujours, avec leurs mots, avec leurs souvenirs et avec aussi cet appel pour l’espérance et pour la paix.
Depuis 75 ans, ils rappellent avec force l’humanité à ses devoirs : le devoir de mémoire, le devoir d’engagement, le devoir de solidarité.
Ils rappellent ce qu’ils et elles ont vu, ce qu’ils et elles ont senti dans leur chair : que l’Homme était capable du pire et de l’inimaginable.
Le sens des commémorations c’est de se souvenir que c’est arrivé, et de pourquoi c’est arrivé.
Commémorer, c’est également faire en sorte que les générations qui viennent puissent être investies du message des rescapés que nous transmettons aujourd'hui et qu’elles porteront demain.
Ainsi, si les cérémonies du souvenir constituent des moments de recueillement indispensables, elles ne doivent cependant pas constituer l’unique rendez-vous au cours duquel la société rend hommage à ses héros et prend soin de ses anciens combattants.
Je pense que la préservation d’un lien tangible entre générations constitue un formidable vecteur de valeurs essentielles telles que le respect des anciens, et au-delà, le respect de l’autre, la participation à la vie de la communauté, l’engagement en faveur de valeurs humanistes.
Les valeurs de paix, de droits de l’homme, de lutte contre tous les racismes, contre la xénophobie et toutes les exclusions quelles que soient leur nature, sont universelles. Personne ne peut se permettre de les remettre en cause.
Cette cérémonie est évidemment particulière. L’urgence sanitaire que nous connaissons pourrait nous faire passer outre ces temps mémoriels, et nous faire nous concentrer sur l’essentiel.
Les démonstrations de solidarités locales et nationales auxquelles nous assistons depuis début mars nous prouvent cependant l’efficacité de la transmission de ces valeurs essentielles, inscrites dans notre devise nationale : liberté, égalité, fraternité.
Poursuivons inlassablement ce travail. Avec envie, vigueur, motivation et détermination.
Pour que vive à jamais l’esprit de tolérance qui fonde notre République.
Vive la République. Vive la France. Et vive le 20e arrondissement.

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