« Île Flottante », d’Émilie Benoist-Gironière, Emma Seneze et Aurore Pallet au Carré de Baudouin
Actualité
Mise à jour le 16/11/2023
Sommaire
Du 23 novembre 2023 au 2 mars 2024, le Carré de Baudouin accueille l’exposition « Île Flottante », d’Émilie Benoist-Gironière, Emma Seneze et Aurore Pallet sous le commissariat d’Anne-Laure Peressin
📅 Du jeudi 23 novembre
2023 au samedi 2 mars 2024
🕒 De 11h à 18h du mardi au samedi et le jeudi de 11h à 20h30
📍 Carré de Baudouin, 121 rue de Ménilmontant
🕒 De 11h à 18h du mardi au samedi et le jeudi de 11h à 20h30
📍 Carré de Baudouin, 121 rue de Ménilmontant
Élaborée en 5 chapitres, l’exposition invite les publics à
se questionner sur une recette contemporaine pour créer une île imaginaire à
manger ou qui serait déjà dévorée. Couleur acidulées, matériaux composites ou
faussement comestibles composent des perceptions multiformes qui remettent en
perspective nos croyances édulcorées.
Un parcours d’exposition proposé en 5 chapitres
Ouvrir le livre de recettes
Aurore Pallet,
installation immersive, bâches, peintures, projections
Bouillir le lait, casser et battre les œufs en neige,
fouetter et renverser la crème… Pour créer une île flottante, il nous faut
donc casser, battre ou fouetter. Pris hors de leur contexte, ces verbes
d’actions résonnent comme des appels à agir avec violence. En s’appropriant ce
champ lexical culinaire, Aurore Pallet interroge l’image narrative, fictive et
imaginaire de l’île flottante en proposant d’investir une allégorie
mouvementée, celle d’une île dévorée par les catastrophes naturelles et
humaines.
Sur des bâches suspendues, des murs au sol, les images
peintes ou projetées en mouvement évoquent celles de cartes postales de
vacances ou de vieilles photos souvenirs. La palette chromatique participe à
diffuser une atmosphère si solaire qu’elle en devient toxique.
Réunir les ingrédients
Émilie
Benoist-Gironière, installation immersive, matériaux mixtes
Des colorants alimentaires aux simili-carnés, notre façon de
consommer révèle une orientation assumée vers la transformation de la matière
pour faire illusion ou pour augmenter des propriétés perçues comme bénéfiques,
grâce aux progrès de la chimie et de la science. En interrogeant les formes
originelles biologiques et organiques jusqu’à leurs évolutions, mutations et
falsifications par l’intervention humaine, Émilie Benoist-Gironière propose un
diorama à grande échelle. Par ce dispositif illusionniste qui ”super-pose” les
plans, l’artiste explore finalement la crédulité d’un artifice qui unit fiction
et réel, art et sciences, expérience et éducation, nature et mythe, à une époque
qui s’enquiert du concept d’anthropocène comme d’un moyen de transmettre notre
présent aux futures générations.
Mélanger, expérimenter, fusionner
Dans la continuité de la salle précédente, le travail
d’Emilie Benoist-Gironière se prolonge dans les escaliers du Carré de Baudouin.
Les publics sont invité.es à suivre le chemin de l’œuvre au gré du mélange des
matières. Entre formes organiques et artificielles, les textures s’apparentent
à des excroissances aussi vivantes qu’oniriques, dans une fusion en pleine
mutation.
Laisser reposer pour se transformer
Emma Seneze,
dessins monumentaux et tapisseries
En contemplant les nuages ou les eaux d’un lac, l’œil peut
percevoir des formes poétiques familières (un animal, un visage, un
végétal…). Ces paréidolies sont des illusions qui nous échappent autant
qu’elles nous sont propres. En investissant le ciel blanc de sa feuille avec
ses encres, Emma Seneze laisse des figures insulaires apparaître. Pour
questionner cette distorsion perceptive, les publics sont invité.es à
s’asseoir, voir à s’allonger sur des tapisseries au sol sur des petits îlots
créés par l’artiste. Du sol au plafond, la verticalité du regard permet
d’observer les contrées terrestres, liquides ou célestes d’Emma Seneze.
Servir à table
Émilie
Benoist-Gironière, Aurore Pallet, Emma Seneze, installation immersive,
matériaux mixtes
Passer à table, faire table rase ou table ronde… Le petit
tour de table des expressions est ”sans faim”. Entre îlots suspendus et
banquets volants, les trois îles flottantes de cette installation invitent les
publics à découvrir les dessous-de-table des ”bons vivants” de notre humanité.
Cet archipel navigue entre les revers équivoques des images d’Aurore Pallet,
les textures agglomérées d’Émilie Benoist-Gironière et les eaux aussi limpides
que troubles d’Emma Seneze.
Les artistes
Aurore Pallet
Aurore Pallet utilise essentiellement la technique de la
sérigraphie sur bâche pour interroger une imagerie autour des croyances et des
catastrophes naturelles ou fantasmées relayées dans nos médias, nos livres
d’histoire ou sur nos cartes postales de vacances. Sa palette très vive - rose
bonbon, jaune citron et bleu turquoise - tranche avec les sujets parfois
dramatiques convoqués dans ses œuvres, pour ouvrir un dialogue entre mythe
édulcoré et réalité indirecte. Elle investit également les lieux de manière
immersive pour créer des espaces sensoriels qui englobent et plongent
totalement les spectatrices et spectateurs de façon à ce qu’elles et ils
fassent partie du paysage et soient ”dans” l’image.
Emma Seneze
Emma Seneze a grandi entre la montagne et l’océan, entre les
Alpes et les îles du Ponant. C’est ce rapport direct aux éléments et aux
espaces naturels qui a irrigué le cœur de sa démarche artistique. Diplômée de
l’École des Beaux-Arts d’Annecy, elle chemine entre le dessin et
l’installation. Son travail questionne l’ambiguïté du rapport entre l’être
humain et son milieu naturel. Entre protection, destruction et fascination.
Elle crée des structures organiques en mouvement, des hybrydations entre les
trois règnes (animal, végétal et minéral). Depuis 2020, elle travaille comme
professeure de dessin aux ateliers des Beaux-Arts de Paris.
Émilie Benoist-Gironière
Passionnée par les sciences, questionnant l’environnement et
ses modifications causées par l’humain, Émilie Benoist-Gironière développe ces
sujets dans ses installations depuis plus de vingt ans. Privilégiant les
matières collectées, des végétaux à celles dérivées du carbone et du plastique,
c’est en s’intéressant aux cultures et à la pollution croissante, ceux des
débris de plastique qui sont abondants dans les mers, à la surface de l’eau et
le long des rives qu’elle a été amenée à vouloir observer les phénomènes
divers.
« En m’accaparant une nature modifiée, j’en constitue
de futurs fossiles, constitués de résidus, et d’échantillons prélevés autour de
moi. Issus de la vie domestique ou sauvage, les dérivés de polymères aux
végétaux, marqueurs de nos pollutions, sont hautement artificiels et peu
naturels. L’ensemble de mes recompositions semblent produites ou rejetées dans
les lieux qui fabriquent et les hébergent notamment. Au demeurant
indestructibles, elles forment des fragments d’un jardin, qui n’a ni
commencement ni fin, sortes de marqueurs de paysages, notre héritage. »
Le Carré de Baudouin
Dédié
à la création contemporaine locale, nationale et internationale, le Carré de
Baudouin est géré administrativement et artistiquement par la Mairie du 20e
arrondissement. Ouvert à tous les publics et accessible gratuitement, le Carré
de Baudouin propose des expositions, organise des événements et collabore
régulièrement avec les structures culturelles du territoire.
Autour de chaque exposition, une programmation gratuite est conçue et proposée en lien avec les artistes et commissaires d’expositions : visites commentées, rencontres avec les artistes, tables rondes, ateliers artistiques…
Le Carré de Baudouin accueille des salles d’exposition d’une surface totale de 410 m2 ainsi qu’un auditorium (93 places dont 3 PMR). Inscrit au titre des monuments historiques, l’édifice date du XVIIIème siècle. Il a été successivement un lieu de villégiature, un orphelinat, un centre médico-social, un foyer de jeunes travailleurs et aujourd’hui un centre culturel.
Autour de chaque exposition, une programmation gratuite est conçue et proposée en lien avec les artistes et commissaires d’expositions : visites commentées, rencontres avec les artistes, tables rondes, ateliers artistiques…
Le Carré de Baudouin accueille des salles d’exposition d’une surface totale de 410 m2 ainsi qu’un auditorium (93 places dont 3 PMR). Inscrit au titre des monuments historiques, l’édifice date du XVIIIème siècle. Il a été successivement un lieu de villégiature, un orphelinat, un centre médico-social, un foyer de jeunes travailleurs et aujourd’hui un centre culturel.
Commissariat d’exposition
Anne-Laure Peressin
Née en 1991, Anne-Laure Peressin est critique d’art et
commissaire d’exposition. Elle vit à Paris et réside à Poush (Aubervilliers) au
Bureau des Penseur·euses. Diplômée en droit et en histoire de l’art, elle a été
membre active du collectif Jeunes Critiques d’art (YACI) de sa création à 2020,
rédactrice en chef dans la presse artistique pendant 4 ans et autrice jeunesse
en histoire de l’art aux éditions Fleurus. Elle collabore régulièrement à
l’écriture de catalogues et réalise des entretiens d’artistes, notamment pour
les éditions des Beaux-Arts de Paris. Depuis 2021, elle soutient
particulièrement l’œuvre de Clédia Fourniau en lui consacrant une majeure
partie de ses recherches.
Ses sujets d’investigation se concentrent autour de trois
axes : la médiation de l’art contemporain auprès des plus jeunes ; une
réflexion sur la matérialité de l’objet qui fait œuvre pour sonder ses
composants et ses effets sensibles à l’heure de l’urgence écologique ; et une
approche réflexive dans les manières de faire exposition où l’espace, les
œuvres et les dispositifs sont des éléments conditionnels d’une appréhension
totale.