Il était une fois le 20e… Le monument à Léon Gambetta, une histoire mouvementée

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Mise à jour le 17/03/2022

Léon Gambetta, auteur du programme de Belleville est un des hommes politiques les plus importants de la Troisième République. En 1884, 2 ans après sa mort, une souscription nationale est lancée pour lui rendre hommage au travers d’un monument. Des vestiges de ce monument sont aujourd’hui installés square Édouard-Vaillant
Il était une fois le 20e
Découvrez la richesse patrimoniale du 20e au travers un ensemble d'articles sur le sujet. L’occasion de mieux connaître l’arrondissement et son histoire.
Il était une fois le 20e… Le patrimoine et l'histoire du 20e arrondissement
Gambetta et le programme de Belleville
Né le 2 avril 1838 à Cahors, Léon Gambetta se fait remarquer en 1868 par une violente plaidoirie contre le régime de Napoléon III.
En 1869, lors de la campagne des élections législatives de 1869, Léon Gambetta prononce un discours resté célèbre, le programme de Belleville, qui propose des mesures alors radicales : liberté totale de la presse, suffrage universel, séparation de l'Église et de l'État, école gratuite, laïque et obligatoire, instauration d'un impôt sur le revenu, etc.
Considéré comme la première charte du radicalisme, le programme de Belleville inspirera la ligne politique du Parti radical jusqu'au début du 20e siècle.
Gambetta fera alors son entrée à la Chambre des députés. Il jouera ensuite un rôle important dans la proclamation de la République suite à la défaite de la France à Sedan et à la capture de l’empereur en 1870. Il ne participera pas à la Commune, mais mènera une importante carrière parlementaire, sera plusieurs fois ministre, et même président du Conseil (chef de gouvernement). Il décède en 1882 à 44 ans.

Un monument en hommage à Gambetta élevé dans la cour du Louvre

Le 2 janvier 1883, les journaux, bordés de noir, annoncent en gros titres « GAMBETTA EST MORT ! » Il a succombé à une infection mal soignée. Il n’avait que 44 ans et cette disparition brutale suscite une immense émotion.
Dans tout le pays, des centaines d’avenues reçoivent immédiatement le nom de l’illustre défunt. Les fidèles du tribun tiennent à honorer dignement leur héros dans la capitale.
On réserve l’emplacement dans un site prestigieux de l’État, la cour Napoléon au Louvre, en face de l’Arc de Triomphe du Carrousel, et on lance une souscription nationale qui rassemble la somme imposante de 380 000 francs. Inauguré en Juillet 1888. L’ensemble est constitué d’un pylône de 27 mètres, enrichi en sa base par une représentation en pierre de l’homme, entourée par diverses allégories de bronze. Les sculptures sont signées Jean Paul Aubé et l’architecture, Louis Charles Boileau.

Translation d’une partie du monument à Gambetta dans le square Édouard-Vaillant

Sous l’occupation, le monument perd d’abord les allégories qui le décoraient pour la récupération du bronze afin d'approvisionner les usines d'armement allemandes. Puis sous la Quatrième République, on souhaite dégager la vision des façades du Louvre et créer un parking pour les voitures. Le monument à Gambetta est alors démonté et entreposé dans les réserves du musée du Louvre.
Puis en 1982, à l'occasion du centenaire de sa mort, le Premier ministre Pierre Mauroy, qui avait enseigné l’histoire dans sa jeunesse, fait rechercher l’œuvre disgraciée. Mais il n’a pu récupérer que le sujet central, la statue, et il l’a faite installer dans le square Édouard-Vaillant, côté boulevard Gambetta où elle est encore visible aujourd’hui.