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La Serre habitée, rue Piat ou la culture du collectif
Mise à jour le 27/10/2022
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Une résidence étudiante se dresse désormais au 57-59 de la rue Piat (20e). Issue de l’appel à projets « Réinventer Paris », la Serre habitée accueille 23 logements et propose un espace dédié à l’agriculture urbaine, avec en prime une vue spectaculaire sur tout Paris.
La Serre habitée a enfin terminé sa croissance. Telle une plante, elle a pris racine dans la rue Piat (20e) et s’est étirée pour atteindre cinq étages. Alliance de bois et de béton, le bâtiment se veut exemplaire sur la consommation énergétique. L’isolation est garantie par de la laine de bois et de la laine de chanvre, tandis que l’eau chaude est fournie par une pompe à chaleur. « Nous avons installé des radiateurs numériques, ajoute Michel Vabre, représentant du maître d’ouvrage pour ICF Habitat la Sablière. La chaleur provient d’un data center voisin et chauffe le bâtiment gratuitement. »
Au sommet, une serre a été installée. Si la surface exploitée ne permet pas de nourrir les habitants de l’immeuble, elle leur offre la possibilité de se retrouver ensemble autour d’un projet commun : les locataires s’engagent à l’entretenir avec l’aide de l’association Veni Verdi. Et après l’effort, le réconfort : les jardiniers amateurs peuvent profiter d’une terrasse conviviale et savourer la vue panoramique sur la capitale.
Favoriser le vivre-ensemble
Une vingtaine d’étudiants en architecture et de Compagnons du Devoir ont investi les lieux depuis la rentrée. À chaque niveau, cinq chambres ont été créées, rassemblées autour de vastes espaces communs.« Plutôt que de faire des studios de 20 mètres carrés, nous avons privilégié une grande cuisine partagée, des espaces pour se retrouver et travailler ensemble, détaille David Fernandez, gestionnaire des lieux. Les chambres font 10 mètres carrés, mais elles disposent de sanitaires privatifs et d’un bureau ».
Quentin, 24 ans, est Compagnon du Devoir dans le domaine de la charpenterie. « Lorsqu’une chambre m’a été proposée, j’ai sauté sur l’occasion, même si cela m’éloignait de mon lieu de travail. »Espaces de convivialité, charges incluses dans le loyer, internet, local vélo… Autant d’avantages qui compensent un trajet en métro un peu plus long jusqu’au boulot.En quelques années, la Serre habitée a pris la place d’une friche abandonnée pour lui donner une deuxième vie. Et pourquoi pas une troisième ? Car le projet est évolutif, et les espaces ont été pensés pour être transformés et accueillir d’autres publics à l’avenir.
Un travail collaboratif
Le projet de la Serre habitée a mobilisé de multiples partenaires. Il y a d'un côté le Centre d'action sociale de la Ville de Paris qui a vendu le terrain. Puis l'ICF Habitat la Sablière qui décide d'y construire une résidence, avec le concours de l'architecte Vincent Saulier. Ce dernier propose d'associer les étudiants de l'école d'architecture voisine (ENSA Paris Belleville) au projet.
Rapidement, l'Association pour le logement des jeunes travailleurs devient le gestionnaire des lieux et collabore pour imaginer les futurs espaces de colocation. Enfin, l'association Veni Verdi qui s'occupe de la végétalisation de la terrasse et des espaces communs.
Rapidement, l'Association pour le logement des jeunes travailleurs devient le gestionnaire des lieux et collabore pour imaginer les futurs espaces de colocation. Enfin, l'association Veni Verdi qui s'occupe de la végétalisation de la terrasse et des espaces communs.