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Le 20e arrondissement expérimente les premiers radars acoustiques de Paris

Mise à jour le 28/04/2022
Un radar sonore est installé dans le 20e depuis lundi 14 février pour détecter les véhicules les plus bruyants. Les premières verbalisations sont prévues pour le printemps 2023.
Tests menés les mercredi 4 et jeudi 5 mai 2022
L’évaluation du radar acoustique rue d’Avron inclut des tests en conditions réelles, menés avec des véhicules sur les différents sites d’expérimentation.
✔️Au total, environ 25 passages seront effectués avec des véhicules circulant à régime moteur élevé, à 30 km/h (vitesse maximale autorisée) et actionnant, dans quelques cas, leur avertisseur sonore.
✔️Il sera également procédé à des émissions sonores par des « sources de bruit ponctuelles » de bruit afin de vérifier qu’elles n’empêchent pas le dispositif de fonctionner.
➡️Ces tests créeront quelques nuisances sonores pour les riveraines et les riverains. Les unités de police nationale et municipale ont été prévenues de la démarche.

Un dispositif composé de plusieurs caméras et de micros

Rue d’Avron, un étonnant dispositif de couleur blanche et grise, truffé de nouvelles technologies, a été posé le 14 février à près de 5 mètres de hauteur : il s’agit du premier radar sonore de la capitale. (Un second sera installé rue Cardinet, dans le 17e).
Cette expérimentation, rendue possible par la loi d’orientation des mobilités(LOM) de décembre 2019, a été officialisée par un vote au Conseil de Paris le 9 février 2022.
« Le radar est doté de 3 caméras et de 2 modules acoustiques, qui sont chacun équipés de 4 micros », détaille Fanny Mietlicki, directrice de l'association Bruitparif, qui a créé le radar de la rue d’Avron.
Le principe est semblable à celui d’un radar classique de vitesse. Le dispositif mesure le bruit avec précision, le relie au véhicule qui en est à l’origine et photographie la plaque d’immatriculation. Objectif : détecter les deux-roues et les quatre-roues les plus bruyants.

Des décibels nocifs pour la santé

À combien de décibels les véhicules seront-ils en infraction avec le radar sonore ? Le seuil« pourrait être compris entre 85 et 90 décibels », estime Fanny Mietlicki. Un niveau sonore qui peut entraîner, sur le long terme, des risques pour l'audition.
En outre, on estime qu’une moto trop bruyante peut réveiller jusqu’à 10 000 Parisiennes et Parisiens de nuit. L’exposition au bruit routier, génératrice de troubles du sommeil et de maladies cardiovasculaires, provoquerait également une perte d’espérance de vie de huit mois.

Contrôles par la police municipale

Les agents de la police municipale, équipés de sonomètres portatifs, sont déjà habilités à verbaliser les conducteurs de véhicules jugés trop bruyants.
Une phase de tests et d’homologation des radars a débuté et durera plusieurs mois. Puis les contraventions seront envoyées de manière automatique aux conducteurs trop bruyants à partir du printemps 2023. Les contrôles et la vidéo-verbalisation seront assurés par la police municipale de Paris, dont la lutte contre le bruit routier est l’une des prérogatives. Le modèle installé rue d'Avron coûte entre 20 000€ et 30 000€.

Une amende jusqu'à 135€

En attendant la fin de l'expérimentation, les agents de la police municipale, équipés de sonomètres portatifs, sont déjà habilités à verbaliser les conducteurs de véhicules jugés trop bruyants : ils risquent une amende de 135€ (minorée à 90€ en cas de paiement dans les 15 jours), s'ils dépassent le seuil maximal autorisé sur la carte grise de leur véhicule.

Le bruit est devenu une préoccupation majeure chez les Franciliens, au même niveau que la pollution atmosphérique

Fanny Mietlicki
DIRECTRICE DE BRUITPARIF
« La sortie des périodes de confinement a été vécue de manière difficile par de nombreux habitants qui redécouvraient le bruit urbain, remarque d’ailleurs Fanny Mietlicki. Dans nos enquêtes récentes, on constate d'ailleurs que le bruit est devenu une préoccupation majeure chez les Franciliens, au même niveau que la pollution atmosphérique. »
Une expérimentation nationale
Paris est une des collectivités volontaires pour cette expérimentation, avec Toulouse, Nice, Bron, Rueil, Villeneuve-le-Roi et la communauté de communes de la vallée de Chevreuse. Le projet est porté par le ministère de la transition écologique, avec l'appui du CEREMA et l'Université Gustave Eiffel.

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