Il était une fois le 20e… La Commune dans le 20e et Gabriel Ranvier, le héros de Belleville
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Mise à jour le 19/05/2022
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« Ranvier. Un long corps maigre au haut duquel est plantée, comme au bout d'une pique, une tête livide, qu'on croirait coupée s'il baissait les paupières […] Mais qu'il ouvre la bouche et qu'il parle, un sourire d'enfant éclaire son visage […]. » L'Insurgé, Jules Vallès
Il était une fois le 20e…
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Il était une fois le 20e… Le patrimoine et l'histoire du 20e arrondissement
Il était une fois le 20e… Le patrimoine et l'histoire du 20e arrondissement
Signataire de la dernière affiche de la Commune
Gabriel Ranvier fait partie de ces figures qui n'ont pas
écrit l'histoire de la Commune. Mais qui l'ont faite ! De sa plume ne reste que
sa signature au bas de la dernière affiche de la Commune qui proclame :
« Citoyens du 20e arrondissement, le moment est venu de
combattre avec acharnement un ennemi qui nous fait depuis deux mois une guerre
sans pitié. Si nous succombions, vous savez quel sort nous serait réservé. Aux
armes donc, et ne les quittons plus qu'après la victoire. Je viens donc, dans
un intérêt commun, au nom de la solidarité qui unit en ce moment tous les
révolutionnaires, vous demander d'exécuter fidèlement les ordres qui vous
seront transmis […]. En avant donc et Belleville aura encore une fois triomphé.
Vive la République ! » Quelle meilleur hommage pour cette grande figure du
20e arrondissement, et au-delà, que de lui dédier cette page du
journal municipal.
Élu maire du 20e arrondissement
Le 6 novembre 1870, Gabriel Ranvier est élu maire du 20e
mais très vite, l'élection de ce « petit patron » d'un atelier de
décoration sur porcelaine et laque, est invalidée pour « faillite ».
Il s'engage alors plus que jamais aux côtés des blanquistes. Membre du Comité
Central de la Garde nationale, il est impliqué dans l'insurrection du 18 mars
1871, date à laquelle il reprend ses fonctions de maire du 20e. Et il aura même
l'honneur de proclamer la Commune à l'Hôtel de Ville le 28. Le nouvel édile
prend part à la sortie des fédérés du 3 avril, bataille entre les forces de la
Commune de Paris et celles du Gouvernement central de Versailles. Le 1er
mai, il vote pour l'institution d'un Comité de Salut public et combat avec
acharnement jusqu'au dernier jour de la Commune le 28 mai. Réfugié à
Londres, il y reprend son métier et milite notamment dans les comités de
secours aux réfugiés, puis se rapproche de Bakounine et des libertaires. Au
même moment, en France, Gabriel Ranvier est deux fois condamné par contumace.
En 1879, il demande aux autorités françaises de l'autoriser à passer par Paris.
Il meurt rue des Tourelles, à Belleville, le 25 novembre 1879, à 51 ans. 600
personnes, dont 200 amnistiés, suivent son enterrement.
Article de Christiane Demeulenaere-Douyère vice-présidente de
l'Association d'histoire et d'archéologie du 20e arrondissement de Paris, paru initialement dans le Journal municipal Paris Vingtième n°1 - Hiver-Printemps 2021