Il était une fois le 20e… La naissance du 20e arrondissement

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Mise à jour le 02/08/2023
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Le 20e arrondissement de Paris n’a pas toujours fait partie des limites de la ville de Paris. Ce n’est qu’avec la loi du 16 juin 1859, sous l’ère de Napoléon III, que ce territoire va intégrer la ville de Paris.
Il était une fois le 20e
Découvrez la richesse patrimoniale du 20e au travers un ensemble d'articles sur le sujet. L’occasion de mieux connaître l’arrondissement et son histoire.
Il était une fois le 20e… Le patrimoine et l'histoire du 20earrondissement

Les 12 anciens arrondissements de Paris

Depuis juste avant la révolution, la ville de Paris était délimitée par le mur des Fermiers généraux. Ce mur entourait les 12 anciens arrondissements. Son objectif était de permettre la perception par la Ferme générale, aux points de passage appelé « barrière d’octroi », d’un impôt sur les marchandises entrant dans la ville.
Les bâtiments situés aux barrières d’octroi étaient l’œuvre de Claude-Nicolas Ledoux, urbaniste et architecte précurseur de l’utopiste, qui cherchait par ses œuvres à rendre la société meilleure. Chaque barrière était unique, un véritable monument appelé « propylée » par son auteur, en référence à l’entrée de l’acropole d’Athènes. Il n’en reste que 4 dans Paris, une à l’entrée du parc Monceau, une à Stalingrad, une à Nation et une à Denfert-Rochereau.

Les barrières d’octroi entre Paris et le 20e arrondissement à l’époque

Toutefois, ce système posait des problèmes de circulation. Au milieu du 19e siècle, le baron Haussmann, alors préfet de la Seine, s'inquiète des embouteillages de calèches et de cavaliers qui affluent chaque jour vers le bois de Boulogne. Dès 1856, il songe à annexer des terrains de Passy et Neuilly pour agrandir la place de l'Étoile et déplacer l'impôt vers la porte Maillot.
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Les prémices de l’agrandissement de Paris

De son côté Napoléon III rêve d'un « Grand Paris » qui engloberait non seulement l'ensemble du département de la Seine, mais aussi les communes de Meudon et de Sèvres. Une commission est donc organisée dont la loi du 16 juin 1859 découlera. Cette loi dispose que « Les limites de Paris sont portées jusqu'au pied du glacis de l'enceinte fortifiée », c’est-à-dire l’enceinte de Thiers.
L'enceinte de Thiers, ce sont des fortifications de 33km de long élevées autour de Paris sous Louis-Philippe, de 1841 à 1844, pour protéger Paris et les communes qui l’entourent, telles que Belleville ou Charonne, d’une invasion étrangère comme en 1814.
Paris double de superficie passant de 3 438 hectares en 1859 à 7 802 hectares en 1860.
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Le 20e n’aurait pas dû être le 20e !

Quand est-il du 20e arrondissement dans cette histoire ? L’arrondissement, lui, est créé en absorbant l’intégralité de la commune de Belleville ainsi que celle de Ménilmontant (partagé entre le 20e et le 19e), une partie de la commune de Charonne et de la commune de Saint-Mandé. Toutefois, le 20e n’était pas voué à porter ce numéro en effet à l’époque des 12 arrondissements, les numéros étaient répartis de gauche à droite et séparés par la Seine. Le 20e aurait donc dû porter le numéro 17. Cependant, cette méthode de découpage aurait donné le numéro 13 à l’actuelle 16 arrondissements, ce qui ne plaisait pas à certains habitants influents de Passy. En effet, à l’époque, il existait une expression : « se marier à la mairie du 13e » (l’arrondissement n’existant pas) qui signifiait vivre en concubinage. Le baron Haussmann est donc obligé de revoir la méthode d’attribution des numéros d’arrondissement et opte pour une numérotation en escargot donnant le numéro au 20e arrondissement que l’on connaît aujourd’hui.
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Pour l'essentiel, les arrondissements parisiens n'ont pas changé depuis 1860. Seules les limites des arrondissements extérieurs ont été repoussées extra-muros en même temps que l'extension de la capitale, conformément à la loi de déclassement des fortifications de Paris du 19 avril 1919, du décret sur la zone de servitude militaire du 19 mars 1925. Paris atteint ses limites actuelles en 1954.