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Il était une fois le 20e… Les Algériennes et Algériens à Paris et dans le 20e pendant la guerre d’Algérie

Mise à jour le 16/03/2022
À l’occasion des 60 ans des accords d’Évian, signés le 18 mars 1962, qui marque la fin de la guerre d’Algérie, découvrez le Paris et le 20e des Algériens pendant les années 1950, la place du FLN, alors que la guerre gronde en Algérie.
Il était une fois le 20e
Découvrez la richesse patrimoniale du 20e au travers un ensemble d'articles sur le sujet. L’occasion de mieux connaître l’arrondissement et son histoire.
Il était une fois le 20e… Le patrimoine et l'histoire du 20e arrondissement

Le 20e arrondissement, dans la « zone 2 » de « Paris-Centre »

Dans les années 1950, le 20e – tout comme les 10e, 19e, 18e et 15e – est un arrondissement à forte implantation algérienne. Dans le découpage « administratif » mis en place par le Front de libération nationale (FLN) pour assurer ses missions en suivant une organisation territoriale très élaboré, il correspond à la « zone 2 » de la wilaya de « Paris-Centre ».
En effet, le FLN a divisé l’Île-de-France en 2 wilayas (division administrative en arabe) : « Paris-Centre », et « Paris-Extérieur ». La wilaya de Paris-Centre comprend Paris même, avec ses 20 arrondissements.
Paris-Centre est elle-même divisée en 4 zones, pour organiser à la fois l’aide aux détenus, l’organisation sociale, et l’administration, la collecte et la propagande et l’organisation politique.
Le 20e arrondissement est ainsi compris dans la zone 2, qui s’étend de la Place Clichy à la Place de la Nation.
Le FLN
Fondé le 23 octobre 1954 en Algérie française, le FLN apparut publiquement le 1er novembre 1954 pour engager une lutte de libération nationale contre la « France coloniale », présente depuis 1830, et pour la création d'un « État algérien démocratique et populaire ».

Le FLN, une organisation très ancrée dans le territoire

L’organisation territoriale du FLN en France et à Paris témoigne de l’enracinement de la communauté algérienne. 130 000 membres cotisent au FLN en France à la fin de la guerre d’Algérie (sur 350 000 Algériens en France), avec une capacité à se reconstituer de façon permanente malgré les innombrables arrestations (42 000 jusqu’en 1962). Le FLN est l’organisation politico-militaire clandestine la plus puissante qui ait existé en France au 20e siècle.
Loin d’être une simple organisation armée, c’était une véritable contre-société. Le FLN a mis en place un quadrillage très serré des quartiers, des banlieues déshéritées des grandes villes françaises, une administration clandestine parallèle qui fixe les tarifs des chambres dans les hôtels algériens, rend la justice, organise un minimum d’hygiène dans les bidonvilles…

Des conditions de vie très dures

Pendant la guerre d’Algérie, 130 000 Algériens résident à Paris. C’est l’emploi industriel (industries mécaniques et travaux publics) qui justifie l’implantation. Ainsi, la Régie Renault emploie 10 % de main-d’œuvre algérienne.
Ils subissent pour la plupart des conditions de vie très dures. Ces conditions de misères matérielles et morales sont une des moteurs de l’adhésion massive à la Fédération de France du FLN, en plus de la lutte contre les discriminations subies en France métropolitaine et contre la politique coloniale française en Algérie.
Source : « Le Paris des étrangers depuis 1945 » de Antoine Marès, Pierre Milza aux éditions de la Sorbonne. Articles de Benjamin Stora.

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