Il était une fois le 20e… Les Guinguettes de Belleville
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Mise à jour le 21/07/2021
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Au 19e siècle, à Belleville un commerce sur deux est une échoppe de vin. Dans cette zone, alors rurale, les Parisiennes et les Parisiens viennent se délasser et festoyer.
Il était une fois le 20e…
Découvrez
la richesse patrimoniale du 20e au travers un ensemble d'articles sur le sujet.
L’occasion de mieux connaître l’arrondissement et son histoire.
Il était une fois le 20e… Le patrimoine et l'histoire du 20e arrondissement
Il était une fois le 20e… Le patrimoine et l'histoire du 20e arrondissement
Belleville, hors de Paris jusqu’en 1860
Avant 1860, les guinguettes sont déjà nombreuses sur nos
côteaux. La « petite banlieue » n’est pas incluse dans l’enceinte financière de
Paris et les taxes d’octroi qui pèsent notamment sur les boissons entrantes, y
sont moins élevées. Mieux encore, l’Est parisien a une production viticole
assez importante, un petit vin blanc aigrelet, que nos palais seraient tentés
d’appeler une piquette, le « vin guinguet », celui-là même qui a donné son
nom aux guinguettes… C’est dans cette zone encore rurale que les Parisiennes et
Parisiens viennent se délasser, surtout l’été : en famille le dimanche, le
lundi pour les ouvrières et ouvriers fêtant la Saint-Lundi et le jeudi pour les
étudiantes et étudiants. On s’y promène dans les jardins champêtres ou dans les
bois des Lilas. On s’y fait même des émotions aux combats d’animaux ou sur les
Montagnes russes de la rue Bisson et, le soir venu, on envahit les guinguettes.
Dans ces petits bâtiments sans luxe, entourés d’un grand jardin planté, on peut
boire le « vin guinguet », manger sur de
longues tables rustiques une cuisine simple et revigorante et même danser. Il
suffit de pousser bancs et tables pour dégager la piste de danse et passer une
belle soirée. Les guinguettes sont installées près des barrières de Paris, à la
Courtille notamment. C’est le temps du célèbre Tambour Royal de Ramponneau.
Déclin des guinguettes
Puis elles gravissent la « chaussée de Ménilmontant » et la
rue de Paris, actuelle rue de Belleville. La plupart conservent leur charme
simple de cabaret populaire, d’autres s’embourgeoisent comme le Lac
Saint-Fargeau, situé tout en haut de la rue de Belleville, dont le propriétaire
donne à son établissement une architecture un brin prétentieuse et, comble du
luxe, fait creuser dans son parc un « lac » où ses clients peuvent pêcher et
canoter. Belleville a d’ailleurs installé sa mairie dans une ancienne
guinguette, L’Île d’Amour, du nom de son propriétaire M. Damour. En conservant
sa décoration pittoresque… pour le moins curieuse dans un bâtiment officiel !
Le développement du chemin de fer a entrainé le déclin des guinguettes de
Belleville, qui ont dû céder la place à celles de Nogent, de Joinville-le-Pont,
de Robinson ou des bords de Seine…
Christiane Demeulenaere-Douyère, Vice-présidente de l’Association d’histoire et d’archéologie du
20e arrondissement de Paris
Paru initialement en dernière page de Paris
Vingtième (Printemps-été 2021), le journal municipal du 20e.