Il était une fois le 20e… La rue Saint-Blaise, témoin de l’histoire du village de Charonne

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Mise à jour le 07/11/2025

Image de La rue Saint Blaise hier et aujourd'hui
La rue Saint-Blaise constitue l’un des derniers témoignages visibles du passé villageois de Charonne. Longtemps voie principale du village, elle conserve encore aujourd’hui une atmosphère singulière, marquée par la coexistence de petites maisons anciennes et de grandes constructions plus récentes.
Il était une fois le 20e
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L’église Saint-Germain de Charonne en arrière-plan

La rue Saint-Blaise relie la place Saint-Blaise au boulevard Davout dans le 20e arrondissement. Son paysage urbain est contrasté :
  • au sud-est, de grands immeubles modernes issus des vastes opérations de rénovation du 20e siècle
  • au nord-ouest, des immeubles de taille plus modeste et des maisons de ville rappelant l’ancienne trame rurale
L’ancienne place du village, la place des Grès, se situe au croisement avec la rue Vitruve. Chaque année, une brocante anime la rue au début du mois de juin, perpétuant une tradition de vie de quartier.
La silhouette de l’église Saint-Germain de Charonne, visible en arrière-plan depuis certains points de la rue, renforce encore ce caractère ancien.

Une chapelle dédiée à Saint-Blaise

La rue doit son nom à une chapelle dédiée à Saint-Blaise au sein de l’église Saint-Germain de Charonne.
Mentionnée dès le XVIIᵉ siècle sur le plan de Jouvin de Rochefort comme « rue principale du village », elle fut successivement appelée Grande rue Saint-Germain puis intégrée au réseau routier départemental avant d’être classée dans la voirie parisienne en 1863. Elle porte son nom actuel depuis 1867.
Son identité a profondément été marquée par les projets de rénovation urbaine du XXᵉ siècle. Dans les années 1960, le quartier fut considéré comme devant être largement supprimé au profit d’un urbanisme vertical. La ZAC Saint-Blaise, avec ses tours densément disposées, symbolise cette phase de transformation.
Cependant, à partir de 1975, la Ville de Paris change de philosophie : plutôt que de raser systématiquement pour construire du neuf, il s’agit de reconnaître et réhabiliter. Plusieurs maisons anciennes de la rue sont ainsi sauvées in extremis. Leur restauration lourde, parfois presque intégrale, explique pourquoi certains bâtiments historiques peuvent aujourd’hui paraître récents.

Plusieurs lieux remarquables

Photo du n° 46 de la rue Saint Blaise en 1964
Photo du n° 46 de la rue Saint Blaise Photo du n° 46 de la rue Saint Blaise en 1964
Le n° 46 de la rue Saint Blaise hier et aujourd'hui
mairie du 20e - Commission du Vieux Paris
La rue Saint-Blaise compte plusieurs lieux remarquables :
Le n° 2 accueillait un hôtel particulier du début du XVIIIᵉ siècle, et plusieurs maisons côté impair à partir du n° 17 datent de cette époque. Parmi elles, le n° 21, avec sa porte cochère, est une élégante demeure de maître, tandis que le n° 27 fut un bâtiment des sœurs de la Charité. Le n° 46 conserve pour sa part un portail au mascaron de Neptune, vestige d’une demeure du XVIIIᵉ siècle restructurée lors de l’aménagement du square de la Salamandre.

Un cadre pittoresque qui attire les réalisateurs

La rue a servi à plusieurs tournages :
  • Le Cave se rebiffe (1961) : une scène avec Jean Gabin y est filmée près de l’actuel n° 14
  • Au Bon Beurre (Édouard Molinaro, 1980) : la rue constitue le décor principal du téléfilm
  • La Gardav (Thomas et Dimitri Lemoine) y est également tourné majoritairement
Aujourd’hui encore, son cadre pittoresque attire photographes, réalisateurs et promeneurs.