Les « quartiers hyper accessibles » dans le 20e

Actualité

Mise à jour le 13/10/2025

Photo de la visite d'un QAA avec le para athlète Shingo Kunieda
Permettre à toutes et tous d'accéder aux services et fonctionnalités du quotidien - hébergement, sports, santé, commerces, écoles, culture -, tel est l’objectif de la démarche des quartiers hyper accessibles.

À Belleville-Amandiers, un nouveau « quartier hyper accessible »

Équipements accessibles

Équipements en cours d’accessibilité

Qu'est-ce qu'un établissement « accessible » ?
Établissement sur lequel des travaux ont été réalisés à la suite d’un diagnostic d’accessibilité pour en rendre l’usage accessible à toutes et tous, avec la prise en compte de tous les handicaps. Il s’agit donc, au regard de la législation, d’un ERP conforme, d’un ERP accessible en attente de la réception de l’attestation demandée ou d’un ERP qui a obtenu son attestation avec dérogation ou avec réserves. L’accessibilité est indépendante des informations relatives aux horaires d'ouverture de l’équipement (infos à retrouver ici).

À Saint-Fargeau avec la légende japonaise de tennis-fauteuil, Shingo Kunieda

Le « quartier hyper accessible » Saint-Fargeau du 20e se trouve entre la rue Pelleport, la rue du Surmelin, le bd Mortier et la rue de Belleville.

Franchir un passage piéton : merci les feux sonores !

Dans le quartier Saint-Fargeau (20e), les derniers travaux se sont achevés en juillet dernier. Légende du tennis-fauteuil, Shingo Kunieda a voulu tester le parcours pendant son séjour dans la Ville Lumière. À 39 ans, l’athlète japonais multimédaillé est désormais retraité des compétitions, mais a été dépêché à Paris en tant que consultant de la chaîne publique japonaise NHK pour les Jeux paralympiques.
Son itinéraire commence en haut de l’avenue Gambetta (20e), à 108 mètres d’altitude. Rendre accessibles des rues à forte déclivité est un défi supplémentaire, qui a mobilisé les services de la municipalité ! Le premier passage piéton est-il franchissable sans encombre ? Oui ! Toutes les bandes blanches podotactiles ont été rénovées pour assurer la sécurité des déficients visuels, et la Ville distribue gratuitement des télécommandes universelles qui déclenchent des modules sonores.
Si le feu piéton est vert, une ritournelle se déclenche, s’il est rouge, une voix annonce : « Rouge piéton, avenue Gambetta ». Sur les 22 000 traversées piétonnes de Paris, plus de la moitié sont équipées de ces modules sonores, dont plus de 1 200 sont installés dans les quartiers hyper accessibles. Pour les Jeux de Paris 2024, 1 000 télécommandes supplémentaires ont été distribuées aux visiteurs et des versions anglaises ont également été développées.

Prendre le bus : mission réussie

Direction l’arrêt de bus 61/64/96. Il fait partie des 1 750 arrêts rendus accessibles. Le trottoir a été surélevé pour que les autobus puissent déployer leur rampe. À l’arrêt Saint-Fargeau, un quai déporté a été aménagé, la piste cyclable surélevée et un dispositif de guidage à cannelures posé au sol pour les déficients visuels. Le 20e est pour le moment le seul arrondissement à expérimenter ce dispositif.
Autre travail important accompli sur l’avenue : son désencombrement. Autant que possible, on a fait disparaître de l’espace public tous les objets obsolètes et les obstacles qui l’occupaient. Dans le cas contraire, toute anomalie peut être signalée en quelques clics grâce à l’application DansMaRue.

Cheminer sur les trottoirs ? Ça passe large !

Shingo Kunieda emprunte ensuite la rue Haxo (20e). Longue d’un kilomètre, celle-ci a bénéficié, en quatre mois de travaux, de réajustements qui permettent un meilleur cheminement des personnes à mobilité réduite. Auparavant, il aurait été bien difficile pour le para-athlète de circuler sur le trottoir tant il était étroit.
Non seulement celui-ci a été agrandi sur toute la longueur de la rue, mais les services de la Ville ont aussi travaillé sur la pente pour rendre ce trottoir plus droit et plus agréable à pratiquer. Résultat : plus de 1 000 mètres carrés supplémentaires au bénéfice des piétons !
Un travail a également été mené sur la circulation pour apaiser la rue. Un aménagement cyclable sépare mieux les flux « piétons-vélos-véhicules » et sécurise la voie pour chaque type de mobilité. Un projet mené main dans la main avec des associations spécialistes du handicap.
Enfin, devant chaque passage piéton, des potelets plus hauts que les autres et munis d’une boule blanche contrastante permettent de bien limiter les traversées. Une cinquantaine de bandes d’éveil à la vigilance ont été posées.

Stationner, se repérer, se déplacer… grâce à l’application StreetNav

Piétonnisée et végétalisée, la rue Henri-Dubouillon (20e) a elle aussi changé de visage ces derniers mois. Il a été possible d’y créer une place de stationnement adaptée aux personnes à mobilité réduite. Une gageure dans certaines rues étroites de la capitale. C’est en l’empruntant que l’application StreetNav est présentée au tennisman.
Portée par l’entreprise N-Vibe (qui est accompagnée par la Résidence de l’Accessibilité du 20e), cette appli collaborative est un « Google Maps des personnes handicapées » : elle leur permet d’adapter de façon autonome leurs itinéraires en temps réel, en fonction des obstacles. Elle est expérimentée dans une vingtaine de villes en France et dans sept quartiers hyper accessibles à Paris.
Existe-t-il des rues aux enfants au Japon ? À Paris, on en compte déjà 218, parmi lesquelles la rue des Tourelles (20e). À proximité de l’école primaire, celle-ci est piétonnisée afin de sécuriser le chemin maison-école pour les enfants, tout en luttant contre la pollution. Des aménagements qui bénéficient par la même occasion aux personnes à mobilité réduite.

Accéder aux équipements publics : oui, c’est possible !

Au sein de chaque quartier hyper accessible est déterminé un parcours prioritaire permettant un cheminement entre différents équipements recevant du public (ERP), tous accessibles. Sur chacun de ces parcours se trouvent à minima huit ERP couvrant huit catégories de services (des équipements sportifs, de santé, culturels, de la petite enfance, scolaires et de loisirs, des bibliothèques et des espaces verts).
Cette balade est l’occasion de s’arrêter devant la crèche collective Tourelles Gambetta. Elle est dotée d’un ascenseur, de toilettes accessibles aux personnes à mobilité réduite et de tous les dispositifs permettant l’accueil de familles en situation de handicap. Des sensibilisations à toutes ces thématiques ont été proposées à l’ensemble du personnel des équipements municipaux des quartiers hyper accessibles, avec des mises en situation, notamment via un casque de réalité virtuelle.
Comme une envie de terminer ce parcours par une baignade dans l’eau claire de la piscine Georges-Vallerey (20e) ? Le bâtiment de l’avenue Gambetta impressionne la délégation japonaise. Qui aurait cru que l’on pourrait rendre accessible un établissement construit pour les Jeux olympiques de 1924 ?! Et pourtant, après deux ans de travaux, la piscine était fin prête pour accueillir les athlètes lors des entraînements de natation, de natation marathon et de triathlon à l’occasion des Jeux de Paris 2024.
Parmi les innovations au cœur de sa métamorphose : le renforcement de l’accessibilité pour les personnes à mobilité réduite avec un cheminement accessible de l’entrée jusqu’au bassin. La banque d’accueil est adaptée et, autre nouveauté, la création d’un local pour chiens d’aveugle à l’entrée de la piscine, une première pour un site sportif dans la capitale !
Si notre test s’avère concluant dans ce quartier hyper accessible grâce aux aménagements mis en place et grâce aux Jeux de Paris 2024, qui ont permis d’en accélérer la politique, le succès doit rester modeste, car beaucoup reste à faire pour que les personnes en situation de handicap et à mobilité réduite puissent profiter d’un espace public totalement adapté. Un challenge qui reste difficile dans une ville au bâti ancien, mais la voie est ouverte et ces premiers aménagements sont porteurs d’espoir.
Les équipements accessibles à Saint-Fargeau
- Bibliothèque municipale Mortier, 109 boulevard Mortier, accessible
- Crèche collective, 243 avenue Gambetta, accessible
- Halte-garderie, 7 passage des Tourelles, accessible
- Centre de santé Croix-Rouge, 89 bis rue Haxo, accessible
- Piscine Georges-Vallerey, 148 avenue Gambetta, accessible
- Église Notre-Dame-des-Otages, 81 rue Haxo, accessible
- Théâtre ouvert - Centre national des Dramaturgies contemporaines, 159 avenue Gambetta, accessible
- École polyvalente, 5-7 rue des Tourelles, accessible
- Square du Docteur Variot, 160 avenue Gambetta, accessible

Un « quartier hyper accessible », qu’est-ce que c’est ?

Les quartiers hyper accessibles sont des « zones d'exemplarité » permettant à toute personne, quelle que soit sa situation (familles avec poussettes, personnes âgées, personnes en situation de handicap…), de se déplacer facilement à Paris et d'avoir accès aux services municipaux dans un périmètre dit du « quart d'heure ». Ils sont le reflet de l’ambition de la Ville à tendre vers une accessibilité universelle.
Ces quartiers s’inscrivent dans l’héritage des Jeux olympiques et paralympiques : les transformations et expérimentations générées profiteront aux Parisiens sur le long terme.
Pour travailler sur l’accessibilité de la voirie et des établissements recevant du public (ERP), les services de la Ville et les mairies d’arrondissement ont finalisé le tracé des parcours prioritaires cet été.

Quels aménagements dans les « quartiers hyper accessibles » ?

  • Faire disparaître de l’espace public tous les objets obsolètes et obstacles
  • Mise en état des passages piétons : reprise des bandes blanches et reprise ou pose de bandes d’éveil à la vigilance
  • Suppression des obstacles en réalisant les abaissements de trottoirs nécessaires
  • Déploiement de modules sonores pour les passages piétons au niveau des carrefours
  • Création de plus de 100 places de stationnement pour personne à mobilité réduite (PMR) au total
  • Mise en accessibilité de toutes les lignes de bus. Une ligne de bus est considérée accessible lorsque tous les véhicules sont équipés d'une rampe rétractable d'accès à bord, et lorsqu'au moins 70 % des arrêts de la ligne sont adaptés (trottoir surélevé notamment).
Un travail est également mené concernant les innovations qui pourraient être expérimentées et valorisées dans ce cadre. Sont étudiés à ce stade des dispositifs permettant une meilleure lecture de l’accessibilité des établissements recevant du public et facilitant le parcours des usagers.