Une journée avec… le Service de l'arbre

Actualité

Mise à jour le 19/10/2021

Au Service de l’Arbre et des Bois division Est, les 14 bûcheronnes-élagueuses et bûcherons-élagueurs dédiés au 20e arrondissement œuvrent à la préservation et développement du patrimoine arboré, tout en veillant à la sécurité des biens et des personnes. Revivez une journée à leur côté.

15 000 arbres dans le 20e arrondissement

7h30, sous la houlette d’Alain Mimoune, chef de l’atelier Léon Gaumont, les agents bûcherons-élagueurs en charge du 20e partent rejoindre leurs lieux d’intervention, dans les rues, espaces verts et équipements municipaux. À Paris, les essences d’arbre sont principalement des platanes, des marronniers, des sophoras, des tilleuls, des cerisiers et des érables. Elles sont choisies avec vigilance et plantées afin d’assurer une plus grande diversité d’espèces résilientes et favorables à la biodiversité. « Tous les ans, nous vérifions l’état des 15 000 arbres du 20e. Les contraintes spécifiques de la ville exigent un suivi attentif de chacun d’eux. Il faut avoir l’œil. Chaque arbre possède sa fiche phytosanitaire, mise à jour à chaque passage », explique Alain Mimoune. En milieu urbain, comme en milieu naturel, l’arbre croît grâce à la lumière, l’eau et les sels minéraux que lui procure son environnement.

L’état des arbres est scruté de près

« Tout au long de sa vie, l’arbre accumule une masse croissante de bois, en hauteur et en volume. Il développe son houppier (l’une des 3 parties qui forment un arbre, les 2 autres étant le tronc et le système racinaire) grâce à l’enchevêtrement de branches qui constituent sa charpente. Nous veillons à ce qu’il se développe le mieux possible, nous enlevons les branches mortes, dégageons le mobilier urbain, les caténaires du tram, les façades (lorsque les branches se trouvent à moins de 2 m de celles-ci) », poursuit le chef d’atelier. Lors des interventions, les techniciennes et techniciens regardent tout ce qui peut alerter sur l’état de l’arbre : champignons, parasites, plaies ou bosses. Certains parasites peuvent en effet abîmer un arbre au point qu’il se nécrose de l’intérieur et devient cassant. « Toute plaie, choc, coupe de racine, bris de branche ou taille mal effectuée affaiblit la défense de l’arbre. D’ailleurs, les corsets posés autour des troncs, les premières années de plantation, sont pensés pour limiter les frottements de l’écorce et les blessures ». Tailler les arbres ou les élaguer, est l’une de leur mission. « Les élagueurs sont des grimpeurs, il n’est pas question d’avoir froid aux yeux, sourit Damien Moreira, bûcheron-élagueur. Car c’est aussi une fois en haut de l’arbre que l’on peut voir certains défauts qui pourraient devenir un danger pour le public. »

Garder le patrimoine existant, et préserver la sécurité

Et là, l’objectif est très clair : « S’il nous faut garder le patrimoine existant, la priorité est de préserver la sécurité des passantes et passants dans les rues ou dans les jardins. Les bûcheronnes-élagueuses et les bûcherons-élagueurs n’abattent les arbres que lorsque c’est vraiment nécessaire. Ce qui soulève de nombreuses interrogations des riveraines et riverains auxquelles nous devons répondre avec pédagogie », insiste Audrey Ott, cheffe de la division Est. Le bois est ensuite broyé et les copeaux sont réutilisés dans les espaces verts du 20e ou dans les bois. Chaque année, moins de 1,5% du patrimoine arboré parisien doit être abattu pour des raisons de sécurité et de jeunes arbres, majoritairement issus des pépinières de la Ville, sont systématiquement replantés. Plus de 3 000 arbres ont ainsi été plantés sur les talus des périphériques depuis 2020. Alors, ainsi que l’écrivait le philosophe Friedrich Hegel, peut-être vaut-il mieux « écouter la forêt qui pousse plutôt que l’arbre qui tombe ».
La division Est du service de l’arbre et des bois de la Ville de Paris, couvre 8 arrondissements (1er, 2e, 3e, 4e, 11e, 12e, 19e et 20e) et assure l’entretien et la surveillance de plus de 70 000 arbres sur les 200 000 (hors bois) de la capitale.
Cet article est tiré du journal municipal Paris Vingtième N°2