Une journée avec… Benoît Gallot, le conservateur du Père Lachaise
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Mise à jour le 12/08/2021
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Depuis 15 ans au service des cimetières parisiens, Benoit Gallot, conservateur passionné, veille sur les 70 000 sépultures du Père Lachaise, dont les premières datent de 1804.
«
Avec un diplôme de droit de la propriété intellectuelle
en poche, conservateur de cimetière n'était pas forcément le métier auquel je
me destinais », explique Benoit Gallot en souriant.
Las de cumuler les CDD, il choisit de passer les concours de la Ville de Paris.
« Le premier poste qu'on me propose ?
Travailler dans un cimetière »,
poursuit-il. Rien d'incongru pour ce fils et petit-fils de marbriers
funéraires. Il y voit même un signe du destin. Après une expérience au Bureau
des Concessions et au cimetière parisien d'Ivry, le Père Lachaise lui ouvre
grand les portes du bureau de conservateur et de l'appartement qui va avec,
qu'il intègre avec sa femme et leurs 4 enfants.
Le cimetière du Père Lachaise raconte 200 ans d'Histoire et évidemment abrite des légendes urbaines. Que l'on se rassure, ici les nuits sont calmes, pas de messes noires après minuit
Conservateur du Père lachaise
Le plus grand espace vert de la Ville de Paris
Ses
43 hectares font du cimetière le plus grand espace vert intramuros de Paris,
recevant 3,5 millions de personnes par an, avec une faune et une
flore prêtes à se dévoiler aux visiteuses et visiteurs attentifs. Qui a oublié
la photo des renardeaux photographiés fin avril 2020 par le conservateur du cimetière
fermé dès le début du confinement ?
Depuis 2015, une démarche de végétalisation
sans précédent a été lancée. On engazonne, on verdit, le tout sans aucun
produit phytosanitaire afin de protéger et favoriser la biodiversité. Mais
attention : loin d'être « un musée à ciel ouvert », le Père Lachaise est avant
tout un cimetière en pleine activité dans lequel se déroulent près de 10 000
cérémonies funéraires par an.
Et Benoit Gallot ne s'arrête pas. « Nous devons accompagner les familles, gérer l'achat et le
renouvellement des concessions, tenir les registres à jour, superviser les inhumations, les exhumations, contacter les familles lorsque
les concessions sont reprises pour abandon et numériser deux siècles d'archives
».
Toute une chaine d'activités très
coordonnées et menées tambour battant, 365 jours par an et 7j/7, par 33
agentes et agents d'accueil et de surveillance, 20 agentes et agents chargés de l'entretien général
du cimetière, 8 agentes et agents administratifs, 8 fossoyeurs, 2 agentes et agents chargés du
suivi et du contrôle des travaux et 5 jardinières et jardiniers. « Dans nos métiers, la routine n'existe pas, nous sommes l'un des
rares services publics à travailler dans l'urgence. Notre credo c'est vraiment
la réactivité. Il y a les imprévus, les urgences. Il y a aussi les
commémorations pour honorer les mortes et les morts et ce ne sont pas les illustres
personnages qui manquent ! Écrivaines et écrivains, poètes, musiciennes et musiciens, artistes, politiques, scientifiques,
Français.es ou étrangères et étrangers, la liste est longue. Il faut caler et organiser
les cérémonies, sans oublier les tournages de films ou documentaires. De gros
chantiers. »
Le cimetière du Père Lachaise est un
lieu de vie, de nature abondante. Un lieu dans lequel Benoit Gallot et son
équipe maintiennent le plus grand respect des défunts et de leurs familles. De
l'Histoire en quelque sorte.
Qui est le Père Lachaise ?
Celui qui a donné son nom au plus grand cimetière parisien est moins connu que ses célèbres hôtes. Le père Lachaise, ou plus précisément François d'Aix de la Chaize était pourtant le confesseur du roi Louis XIV. D'abord propriété des Jésuites, les 43 hectares deviennent le cimetière de l'Est en 1804. Mais le public continue d'identifier le lieu au nom du confesseur qui n'y est même pas inhumé !
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À la tombée de la nuit, les renards dansent
Le
conservateur du Père Lachaise, à travers son compte instagram la vie au cimetière, se donne comme
objectif de montrer au monde entier qu’un cimetière regorge de vitalité. À la
tombée de la nuit, lorsque les visiteurs journaliers quittent les lieux et
laissent place au calme dans les allées pavées du Père Lachaise, les autres
habitants du cimetière retrouvent leur terrain de jeux.
C’est
à l’occasion du premier confinement que Benoît Gallot découvre que Jim
Morrison, Edith Piaf et Alain Bashung ont pour voisins un couple de renards et ses
4 petits renardeaux alors âgés d’un mois. Les photos prises par le conservateur
font le tour du monde.
Les
petits canidés roux ne sont pas les seuls habitants des lieux. Si on tend bien
l’oreille et qu’on ouvre de grands yeux, on peut observer fouines, chats, hérissons et corneilles. Ces dernières
étant l’espèce dominante du Père Lachaise. Entre les tombes, la nature reprend
ses droits pour le plus grand plaisir du conservateur et de la plupart des
visiteurs. Le cimetière du Père Lachaise offre une belle vie à la biodiversité !
La première partie de cet article est tirée du journal municipal Paris Vingtième N°1 - Lire l'intégral ici