Il était une fois le 20e… Casque d’Or : du 20e arrondissement au grand écran

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Mise à jour le 30/10/2025

Le Jardin Casque d’Or, niché entre la rue des Pyrénées et la rue de Ménilmontant, rend hommage à une figure mythique du Paris populaire. De ce lieu paisible, on peut encore sentir souffler l’esprit de la Belle Époque et des amours tragiques d’Amélie Élie, la véritable Casque d’Or. Retour sur les racines d’une légende intimement liée au 20e arrondissement.
Il était une fois le 20e
Découvrez la richesse patrimoniale du 20e au travers un ensemble d'articles sur le sujet. L’occasion de mieux connaître l’arrondissement et son histoire.
Il était une fois le 20e… Le patrimoine et l'histoire du 20e arrondissement
📍 Jardin Casque d’Or, 14 rue Michel de Bourges

Un jardin pour une légende

Ouvert en 2007, le Jardin Casque d’Or est un petit havre de verdure du 20e arrondissement. Derrière ses allées tranquilles se cache un hommage à Amélie Élie, surnommée Casque d’Or pour sa chevelure blonde. Cette figure du Paris de la Belle Époque a marqué l’histoire du quartier bien avant que son nom ne désigne un espace vert.
Le choix de ce lieu n’est pas anodin : le jardin se trouve à quelques pas des rues de Belleville et de Ménilmontant, théâtre des amours tumultueuses et du drame qui ont fait entrer Casque d’Or dans la légende populaire. Le contraste entre la quiétude du parc et la passion violente de son histoire souligne la transformation d’un arrondissement autrefois ouvrier et bouillonnant, aujourd’hui paisible et cosmopolite.

Belleville et Ménilmontant : le cœur du drame

À la fin du XIXe siècle, Belleville et Ménilmontant étaient encore des quartiers populaires, animés par les bals musette, les ateliers et les « apaches », ces jeunes voyous du Paris des faubourgs. C’est dans ce décor qu’évolue Amélie Élie, fille du peuple, libre et indépendante.
Elle rencontre Manda, un ouvrier charpentier, et tombe amoureuse de lui. Mais Leca, chef de bande influent, la convoite. De cette rivalité naît un drame passionnel : Manda tue Leca en 1902, scellant le destin tragique du couple.
Le 20e, alors quartier populaire et agité, devient le théâtre de cette tragédie amoureuse. Les journaux s’en emparent et transforment Casque d’Or en héroïne malgré elle, symbole d’un Paris à la fois violent et romanesque.

Du fait divers au chef-d’œuvre de Becker

Cinquante ans plus tard, Jacques Becker s’inspire librement de cette histoire pour son film Casque d’Or (1952), avec Simone Signoret dans le rôle-titre.
Le film, tourné en partie dans l’est parisien, (notamment au 44, rue des Cascades pour la maison Leca ou dans l’ancienne rue Vilin) redonne vie à l’atmosphère du Paris populaire de 1900 : guinguettes, ruelles pavées et bals à ciel ouvert. Becker y montre une Casque d’Or à la fois forte, amoureuse et tragique — une figure de femme libre prisonnière de son époque.
Le succès du film inscrit durablement l’histoire dans la mémoire collective. Il transforme un fait divers en mythe et donne au 20e arrondissement une héroïne aussi humaine que légendaire.

Le 20e, entre mémoire et renouveau

Aujourd’hui, le Jardin Casque d’Or est entouré d’immeubles modernes, de cafés et d’ateliers d’artistes. Mais les rues voisines — la rue de Ménilmontant, la rue des Couronnes, la place Gambetta — gardent encore la trace de cette mémoire populaire.
En flânant dans le quartier, on retrouve l’esprit du Paris ouvrier et festif, celui des bals et des chansons de rues, des amours tragiques et des destins flamboyants.

Une icône du Paris populaire

Casque d’Or n’est plus seulement un nom de film ni un fait divers : elle est devenue une figure du 20e, symbole d’un Paris à la fois libre, sensuel et populaire.
Le jardin qui porte son nom invite aujourd’hui à la rêverie et à la mémoire. Entre verdure et légende, il rappelle qu’au cœur du 20e arrondissement, les histoires d’amour et de révolte laissent toujours leur empreinte.