Il était une fois le 20e… Casque d’Or : du 20e arrondissement au grand écran
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Mise à jour le 05/11/2025
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Le Jardin Casque d’Or, niché dans le quartier Réunion, rend hommage à une figure mythique du Paris populaire. De ce lieu paisible, on peut encore sentir souffler l’esprit de la Belle Époque et des amours tragiques d’Amélie Élie, la véritable Casque d’Or. Retour sur les racines d’une légende intimement liée au 20e arrondissement.
Il était une fois le 20e…
Découvrez
la richesse patrimoniale du 20e au travers un ensemble d'articles sur le sujet.
L’occasion de mieux connaître l’arrondissement et son histoire.
Il était une fois le 20e… Le patrimoine et l'histoire du 20e arrondissement
Il était une fois le 20e… Le patrimoine et l'histoire du 20e arrondissement
📍 Jardin Casque d’Or, 14
rue Michel de Bourges
Un jardin pour une légende
Ouvert en 2007, le Jardin Casque d’Or est un petit havre de
verdure du 20e arrondissement. Derrière ses allées tranquilles se cache un
hommage à Amélie Élie, surnommée Casque d’Or pour sa chevelure blonde. Cette
figure du Paris de la Belle Époque a marqué l’histoire du quartier bien avant
que son nom ne désigne un espace vert.
Le choix de ce lieu n’est pas anodin : le jardin se trouve dans le quartier Réunion, où elle habitait. Mais ce sont les rues de Belleville et de Ménilmontant qui furent le théâtre des amours
tumultueuses d'Amélie Élie. Ce drame a fait entrer Casque d’Or dans la légende
populaire. Le contraste entre la quiétude du parc et la passion violente de son
histoire souligne la transformation d’un arrondissement autrefois ouvrier et
bouillonnant, aujourd’hui paisible et cosmopolite.
Belleville et Ménilmontant : le cœur du drame
À la fin du XIXe siècle, Belleville et Ménilmontant étaient
encore des quartiers populaires, animés par les bals musette, les ateliers et
les « apaches », ces jeunes voyous du Paris des faubourgs. C’est dans ce décor
qu’évolue Amélie Élie, fille du peuple, libre et indépendante.
Elle rencontre Manda, un ouvrier charpentier, et tombe
amoureuse de lui. Mais Leca, chef de bande influent, la convoite. De cette
rivalité naît un drame passionnel : Manda tue Leca en 1902, scellant le destin
tragique du couple.
Le 20e, alors quartier populaire et agité, devient le
théâtre de cette tragédie amoureuse. Les journaux s’en emparent et transforment
Casque d’Or en héroïne malgré elle, symbole d’un Paris à la fois violent et
romanesque.
Du fait divers au chef-d’œuvre de Becker
Cinquante ans plus tard, Jacques Becker s’inspire librement
de cette histoire pour son film Casque d’Or (1952), avec Simone Signoret dans
le rôle-titre.
Le film, tourné en partie dans l’est parisien, (notamment au
44, rue des Cascades pour la maison Leca ou dans l’ancienne rue Vilin) redonne
vie à l’atmosphère du Paris populaire de 1900 : guinguettes, ruelles pavées et
bals à ciel ouvert. Becker y montre une Casque d’Or à la fois forte, amoureuse
et tragique — une figure de femme libre prisonnière de son époque.
Le succès du film inscrit durablement l’histoire dans la
mémoire collective. Il transforme un fait divers en mythe et donne au 20e
arrondissement une héroïne aussi humaine que légendaire.
Le 20e, entre mémoire et renouveau
Aujourd’hui, le Jardin Casque d’Or est entouré d’immeubles
modernes, de cafés et d’ateliers d’artistes. Mais les rues voisines — la rue de
Ménilmontant, la rue des Couronnes, la place Gambetta — gardent encore la trace
de cette mémoire populaire.
En flânant dans le quartier, on retrouve l’esprit du Paris
ouvrier et festif, celui des bals et des chansons de rues, des amours tragiques
et des destins flamboyants.
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Une icône du Paris populaire
Casque d’Or n’est plus seulement un nom de film ni un fait
divers : elle est devenue une figure du 20e, symbole d’un Paris à la fois
libre, sensuel et populaire.
Le jardin qui porte son nom invite aujourd’hui à la rêverie
et à la mémoire. Entre verdure et légende, il rappelle qu’au cœur du 20e
arrondissement, les histoires d’amour et de révolte laissent toujours leur
empreinte.
