Il était une fois le 20e… Le Dispensaire Jouye-Rouve et Taniès
Actualité
Mise à jour le 16/04/2024
Sommaire
Il est étonnant, ce bâtiment à l’angle des rues des Pyrénées et Stendhal. La pierre meulière qui le recouvre, typique des pavillons du début du 20e siècle détonne. Cet ancien dispensaire abrite aujourd’hui une antenne de l’Espace parisien des Solidarités du 20e.
📍 45 rue Stendhal
Il était une fois le 20e…
Découvrez la richesse patrimoniale du 20e au travers un
ensemble d'articles sur le sujet. L’occasion de mieux connaître
l’arrondissement et son histoire.
Il était une fois le 20e… Le patrimoine et l'histoire du 20e arrondissement
Il était une fois le 20e… Le patrimoine et l'histoire du 20e arrondissement
Le dispensaire Jouye-Rouve et Taniès, pour les personnes atteintes de la tuberculose
Soigner la tuberculose
À proximité de la place Gambetta, la Ville de Paris a fait
construire entre 1903 et 1904 un dispensaire antituberculeux grâce aux legs de
mesdames Jouye-Rouve et Taniès.
Il faut rappeler que l’on ne savait pas soigner la
tuberculose. En revanche, on avait bien compris que le bacille identifié par
Koch en 1882 était empêché par le soleil. Le bâtiment était donc couvert d’une
terrasse pour permettre l’exposition au soleil des malades.
À l’intérieur, hommes et femmes étaient séparés et la
buanderie au sous-sol permettait de désinfecter le linge.
L’inscription sur la devanture, « Dispensaire
Jouye-Rouve Taniès Maladie de poitrine » toujours présente de nos jours,
rappelle cette fonction passée.
Des puits en béton armé de 12,50m de profondeur
L’immeuble est situé sur une parcelle de forme triangulaire
se trouvant à la rencontre de la rue des Pyrénées avec la rue Stendhal. Un
terrain en forte pente, la première rue descend en contre bas de la seconde,
mais cette dénivellation permet d’éclairer le sous-sol où se trouvent la
buanderie et la cuisine. La déclivité est rattrapée à l’intérieur de l’édifice
par la cage d’escalier.
La construction repose sur des puits en béton armé de 12,50m de profondeur, reliés par des arcs armés. Les murs en pierres meulières
portent la toiture, traitée en terrasse. Bonnier fut donc le premier à intégrer
cet ingénieux moyen de soulager les malades, bien que les terrasses soient
dissimulées par des parapets couverts de tuiles plates.
L'auvent en tuiles au-dessus de la porte principale, mais
surtout l’usage de la pierre meulière donnent à l’édifice une note
régionaliste. L’ordonnance des façades a été altérée par une surélévation
réalisée durant les années 1980.
La qualité des fondations permit la réalisation d’une
surélévation des deux ailes en 1980, seule modification d’importance apportée
au bâtiment depuis sa construction.
Une œuvre de l’architecte Louis Bonnier
Diplômé des Beaux-arts de Paris, Louis Bonnier est très
marqué par l'Art nouveau. Son style rationaliste est à mi-chemin entre
inspiration ancienne et architecture moderne.
Ami de Claude Monet ou d’André Gide, dont il réalise la
maison, il est l’auteur de villa en bord de mer, de mairies en France, de la
piscine de la Butte aux Cailles dans le 13e. Dans le 20e
arrondissement, il a également réalisé le Groupe d’habitations à bon marché
(HBM) du 140 rue de Ménilmontant, entre le square des Saint-Simoniens et le
Jardin Pierre Seghers.
Une antenne de l’Espace parisien des Solidarités du 20e
La Ville de Paris est propriétaire du bâtiment. Elle y a
installé un centre d’aide sociale depuis les années 1990. C’est aujourd’hui
l’Espace parisien des Solidarités Stendhal. Y sont accueilli sur rendez-vous
les personnes accompagnées sur le long terme ayant déjà fait appel aux services
de l'Espace parisien des Solidarités. L’Espace
parisien des Solidarités du 20e ouvert à tous se trouve au 62
rue Surmelin.