Il était une fois le 20e… Quand Belleville faisait son cinéma

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Mise à jour le 23/05/2025

Illustration de l'article Quand Belleville faisait son cinéma
Dans la cour de la Métairie, à côté du métro Pyrénées, des bâtiments témoignent du passé industriel de ce territoire. Et pas n'importe quelle industrie, celle du cinéma !
Il était une fois le 20e
Découvrez la richesse patrimoniale du 20e au travers un ensemble d'articles sur le sujet. L’occasion de mieux connaître l’arrondissement et son histoire.
Il était une fois le 20e… Le patrimoine et l'histoire du 20e arrondissement
📍 5, cour de la Métairie (métro : Pyrénées)

Dans l’industrie du cinéma

Les débuts de Pierre Victor Continsouza (1872-1944) dans l’industrie cinématographique datent de 1896. À cette époque, il fabrique sur commande, avec son associé René Bunzli, des caméras, des projecteurs et des phonographes. Puis rapidement, dans ses entreprises successives de mécanique, il conçoit, met au point et fabrique divers appareils pour quelques marques, essentiellement Pathé, mais aussi Guilbert et Demaria-Lapierre. Il fabrique notamment les projecteurs Pathé renforcé (1905), Pathé Kok (1912), Pathé Baby (1922) ou bien encore Pathé Rural (1927).

Installé depuis le début du 20e siècle dans l’arrondissement

Cette aventure industrielle prendra différentes dénominations de 1896 jusqu’en 1938, lorsque la société passe sous le contrôle des Établissements Edgar Brandt. L’histoire de Pierre Victor Continsouza est étroitement associée à Belleville. Si les premiers ateliers sont installés dans le 11e arrondissement, entre 1898 et 1900, il s’installe boulevard de Belleville, puis occupe plusieurs sites dans le 20e arrondissement, comme le 29-31 rue des Panoyaux avant de s’établir dans la cour de la Métairie.
En 1914, la société emploie un millier d’ouvriers et exporte pour 7 millions de francs de matériel cinématographique, représentant 60 % de la production européenne.
Image d'une publicité pour la machine à écrire "Contin", également produite à Belleville

Le site couvrait tout le terrain autour de la cour de la Métairie

Située aux abords de l’ancienne ferme de Savies, la propriété de Continsouza correspond peu ou prou aux terrains environnants de l’actuelle cour. Le site s’étendait plus au sud jusqu’à la rue des Envierges (les n° 9 et 13-15). La première demande en autorisation de bâtir connue pour un entrepôt date de 1906. Il s’agit d’une propriété appartenant à Continsouza lui-même, située 18, villa Faucheur, ruelle débouchant au niveau du 9, rue des Envierges. Entre 1910 et 1917, plusieurs demandes en autorisation de bâtir sont présentées : en 1910 pour une construction de 3 étages située au 13bis rue des Envierges, une autre en 1913 pour un bâtiment de 4 étages situés 6-8 cour de la Métairie.
Photo d'un article de l'Humanité sur l'incendie de l'usine Continsouza en 1928

Deux beaux bâtiments en pierre, briques et en métal

Le nom de l’architecte n’est pas connu, mais à plusieurs reprises, le constructeur Nadot est impliqué. Il reste de cette aventure industrielle deux beaux bâtiments en pierre, briques et en métal. À gauche, dans la cour de la Métairie, le n° 5 a été bâti pour accueillir le siège administratif et les bureaux commerciaux de l’usine. L’autre, à caractère typiquement industriel, peut-être celui correspondant au permis de 1917, propose, grâce à l’usage d’une charpente métallique, de grandes baies laissant pénétrer la lumière.

Le Foyer Amandiers Belleville

Le bâtiment accueille aujourd'hui le Foyer Amandiers Belleville. Des jeunes y sont accueilli dans un foyer éducatif, deux appartements de proximité et une suite éducative