La faune et la flore sauvage dans le 20e

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Mise à jour le 05/10/2023
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La richesse du patrimoine naturel de Paris est le résultat d’un engagement fort de la capitale pour préserver sa biodiversité. Plus de 2 800 espèces végétales et animales cohabitent dans Paris. Découvrez quelques exemples de la biodiversité que l’on retrouve dans le 20e arrondissement.
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Jusqu’à janvier 2024, Paris recueille vos contributions pour préserver ensemble la nature de la ville. On vous explique la démarche ici et vous pouvez répondre au questionnaire sur decider.paris.fr
Les jardins et cimetières de la capitale ont été des lieux précurseurs, bien avant que la loi ne l’impose en France, du « zéro phyto », une politique très concrète contre les produits chimiques, pour la santé des habitants et pour la faune et la flore de Paris.

Alyte accoucheur

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Alytes obstetricans
Faune
Origine : Indigène régionale Île-de-France
Statut de vulnérabilité : Espèce classée en Préoccupation mineure à l’échelle nationale
Mesure de protection : Espèce réglementée à l’échelle nationale
Si ce petit crapaud mesure 5 cm de long, son têtard (9 cm) s’impose comme le plus gros des mares de la région parisienne. Reconnaissable à son coassement fluté monosyllabique et à sa pupille verticale en forme de losange, c’est le seul amphibien de l’ordre des anoures dont la reproduction, en mars, se déroule hors de l’eau. Le mâle porte les œufs sur son dos et se réfugie dans un terrier humide pendant plus de 3 semaines. Ils sont déposés dans l’eau juste avant éclosion. Il s’observe dans des secteurs très localisés du bois de Vincennes et de Boulogne mais aussi dans Paris intra-muros : Jardin des Plantes (5e), Parc des Buttes-Chaumont (19e), Jardin Naturel (20e). Il hiverne dans des fissures ou sous une souche en décomposition.

Chouette hulotte

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Strix aluco
Faune
Origine : Indigène régionale Île-de-France
Statut de vulnérabilité : Espèce classée en Préoccupation mineure à l’échelle régionale Île-de-France
Mesure de protection : Espèce réglementée à l’échelle nationale
Corps trapu d’une quarantaine de centimètres de long, une tête ronde sans aigrettes et deux gros yeux noirs, la Chouette hulotte se reconnait facilement mais s’observe difficilement, surtout que ses effectifs parisiens sont très faibles ! Son plumage, qui varie du gris au brun-roux tacheté de noir et de blanc, est un camouflage très efficace dans le milieu forestier. Au sol, les pelotes de réjection (poils, os non digérés) indiquent la présence du rapace. La journée, la hulotte séjourne dans les cavités de vieux troncs ou dans des nichoirs spécifiquement installés. Après le coucher du soleil, elle s’active, entrecoupant les périodes de chasse (mulots, campagnols, coléoptères…) par un chant (le fameux hululement) pour attirer la femelle surtout durant l’automne et l’hiver. La couvaison a lieu vers mars-avril.

Écureuil roux

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Sciurus vulgaris
Faune
Origine : Indigène régionale Île-de-France Statut de vulnérabilité : Espèce classée en Préoccupation mineure à l’échelle nationale
Mesure de protection : Espèce réglementée à l’échelle nationale
Très reconnaissable avec sa queue en panache et son pelage roux flamboyant, l’Écureuil roux ne vit que dans les vastes espaces boisés d’au moins 15 hectares. À Paris, on l’observe dans les deux bois, plus rarement intra-muros, exceptions faites du cimetière du Père-Lachaise et de la Petite Ceinture ferroviaire connectée partiellement aux réservoirs de biodiversité parisiens. Les arbres lui servent à la fois d’abri (construction de nids sphériques), de lieu de reproduction et d’alimentation (glands des chênes, faînes du Hêtre commun, baies) et de réseau de déplacement ! En oubliant des fruits qu’il enterre dans le sol, l’Écureuil roux participe à la dissémination des végétaux.

Grande Limnée

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Lymnaea stagnalis
Faune
Origine : Indigène régionale Île-de-France
Statut de vulnérabilité : Espèce non évaluée
Mesure de protection : Espèce non réglementée
Ce grand escargot d’eau douce (5 à 6 cm), à la coquille pointue et brune, habite certaines mares et étangs parisiens. La limnée respire à la fois par un poumon communiquant avec l'extérieur par un orifice (le pneumostome) ce qui l’oblige à remonter à l’air libre, mais absorbe aussi par sa peau l’oxygène dissous dans l’eau. Grâce à sa « langue » (la radula), elle se nourrit d’algues, de plantes en décomposition voire de cadavres de poissons ou d’amphibiens. Comme tous les escargots, elle est hermaphrodite, mais ne peut s’autoféconder. Il faut donc un couple pour se reproduire. Les œufs sont pondus sous forme de boudin gélatineux sous les feuilles des plantes aquatiques.

Grenouille verte

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Pelophylax kl. Esculentus
Faune
Origine : Indigène régionale Île-de-France
Statut de vulnérabilité : Espèce Quasi menacée à l’échelle nationale
Mesure de protection : Réglementation de l’espèce à l’échelle nationale en cours de validation
Avec son ventre blanc et sa peau lisse et verte, c’est la grenouille parisienne la plus aquatique. On la trouve dans plusieurs bassins calmes et ensoleillés du jardin Abbé-Pierre - Grands Moulins (13e), du jardin de la gare de Charonne (20e) et dans les rivières artificielles et étangs du bois de Vincennes (12e). Elle est carnivore, se nourrit d’insectes, crustacés, larves et petits vertébrés et est active le jour et la nuit. La reproduction se déroule en avril-mai. La femelle pond dans l’eau plusieurs milliers d’œufs disposés en amas globuleux qui sont consommés par de nombreuses espèces comme le Triton ponctué.

Hérisson d’Europe

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Erinaceus europaeus
Faune
Origine : Indigène régionale Île-de-France
Statut de vulnérabilité : Espèce classée en Préoccupation mineure à l’échelle nationale
Mesure de protection : Espèce réglementée à l’échelle nationale
C’est le seul animal, sous nos latitudes, à arborer un dos couvert de poils piquants ; on en dénombre entre 5 000 et 6 000 qui lui servent de moyen de défense. Il se repose la journée dans un massif d’arbustes, un roncier ou sous un tas de branches. À la nuit tombée, il chasse dans les hautes herbes des limaces, des escargots, des insectes et leurs larves. D’avril à août, la nuit est aussi la période des accouplements. Après 4 à 6 semaines de gestation dans un nid caché sous des branches, la femelle met à bas quatre à six petits. Pour hiberner, le Hérisson d’Europe se confectionne un abri protégé sous un tas de bois ou un massif arbustif épais, capitonné de mousse et de feuilles sèches. De novembre à mars, il rentre en léthargie, sa température corporelle baisse de 20°C. Il n’en sort qu’au printemps, très affaibli et affamé.

Linotte mélodieuse

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Linaria cannabina
Faune
Origine : Indigène régionale Île-de-France
Statut de vulnérabilité : Espèce menacée de disparition (classée Vulnérable) à l’échelle régionale Île-de-France
Mesure de protection : Espèce réglementée à l’échelle nationale
La Linotte mélodieuse, grosse comme un moineau, se repère surtout en période de reproduction quand le mâle, d’habitude brun-beige, se pare de tâches rouge vif sur la poitrine et la tête. Les friches et arbustes lui offrent le gîte et le couvert : elle picore au sol des graines de graminées, chardons, cirses ou cardères. En hiver, elle migre vers la façade atlantique et le pourtour méditerranéen. À Paris, on peut l’apercevoir en avril et en automne lors de ses mouvements migratoires dans les massifs arbustifs du jardin du Luxembourg (6e), du parc des Buttes-Chaumont (19e), au cimetière du Père-Lachaise (20e) et dans le bois de Vincennes.

Menthe aquatique

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Mentha aquatica
Flore
Origine : Indigène régionale Île-de-France
Statut de vulnérabilité : Espèce classée en Préoccupation mineure à l’échelle régionale Île-de-France
Mesure de protection : Espèce non réglementée
Cette plante vivace colonise les berges ensoleillées des ruisseaux et des mares, des fossés et noues. Sa tige carrée (entre 40 et 90 cm de haut) et surtout ses feuilles dentées, contenant du menthol, dégagent une odeur agréable, cependant moins forte que les variétés de menthe poussant en pleine terre. Elle se multiplie grâce à des stolons, tiges aériennes qui poussent sur le sol et s'enracinent. La floraison a lieu en été, la tige porte alors un glomérule de petites fleurs rose ou mauve très appréciées des abeilles et des papillons.

Nénuphar jaune

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Nuphar lutea
Flore
Origine : Indigène régionale Île-de-France
Statut de vulnérabilité : Espèce classée en Préoccupation mineure à l’échelle régionale Île-de-France
Mesure de protection : Espèce non réglementée
La star des mares est régionale. Le Nénuphar jaune vit dans les eaux stagnantes et les eaux calmes des berges, comme derrière une pile du pont de Sully sur la Seine. Ses grandes feuilles flottantes limitent le développement des algues ainsi que le réchauffement de l’eau mais ne participent pas à son oxygénation. Le nénuphar apporte ombre aux alevins et lieu de repos aux Grenouilles vertes. Entre juin et septembre, ses fleurs solitaires d’un jaune vif très éphémères (48 heures) éclosent. La pollinisation est assurée essentiellement par les insectes comme la Cétoine dorée ou les syrphes. Les parties flottantes meurent en hiver et repoussent au printemps à partir du rhizome ancré dans le sol.

Parmélie perlée

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Parmotrema perlatum
Fonge
Origine : Indigène régionale Île-de-France
Statut de vulnérabilité : Espèce non évaluée
Mesure de protection : Espèce non réglementée
Ce lichen au thalle (appareil végétatif des lichens) lobé gris bleu peut atteindre une quinzaine de centimètres. Il pousse sur l’écorce des feuillus en lisière de forêt et dans les bois. Très sensible à la pollution atmosphérique, c’est un bioindicateur dont la présence renseigne un air de bonne qualité. À Paris, il est localisé dans des espaces de taille importante : les bois parisiens, le cimetière du Père-Lachaise ou encore le parc de la Butte-du-Chapeau-Rouge.

Renard roux

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Vulpes vulpes
Faune
Origine : Indigène régionale Île-de-France
Statut de vulnérabilité : Espèce classée en Préoccupation mineure à l’échelle européeenne et nationale
Mesure de protection : Espèce non réglementée
Le Renard roux doit son image d’animal rusé et débrouillard à son grand opportunisme. Prédateur de petits rongeurs et de lapins, il consomme aussi des insectes et des fruits. Méfiant, il vit de préférence la nuit pour chasser dans les endroits tranquilles et calmes. En ville, il a trouvé dans les espaces verts une nourriture abondante et variée. Il fréquente régulièrement les bois de Vincennes et de Boulogne et la Petite Ceinture ferroviaire. Quelques individus peuvent s’aventurer exceptionnellement au cœur de Paris. Dernier maillon de la chaîne alimentaire, la présence du Renard roux est un signe d’amélioration de l’écosystème.

Triton ponctué

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Lissotriton vulgaris
Faune
Origine : Indigène régionale Île-de-France
Statut de vulnérabilité : Espèce Quasi menacée à l’échelle nationale
Mesure de protection : Espèce réglementée à l’échelle nationale
Le Triton ponctué, comme le Triton palmé, s’observe dans quelques bassins du jardin sauvage Saint-Vincent (18e), du Jardin Naturel (20e) et des bois parisiens. Durant sa période terrestre (juin-janvier), il cherche refuge sous des pierres, du bois mort humide, entre des racines sous couvert arboré et se nourrit d’insectes, d’araignées ainsi que de lombrics. Durant la saison de reproduction (février-juin), il vit dans l’eau. Le mâle développe une crête crénelée le long du dos et de la queue. Il recherche de petits crustacés, du zooplancton, des têtards et des œufs de grenouilles. La ponte se fait sur les feuilles de plantes immergées.