Une cité artisanale à Belleville
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Mise à jour le 14/10/2024
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Située au cœur du quartier, la Cité artisanale de Belleville va héberger une nouvelle pépinière des métiers d’art et de l’artisanat au 37 rue de Bisson. Sa première pierre a été posée vendredi 11 octobre.
Belleville, un quartier d’artisans depuis le début du 19e, siècle
Depuis le début du 19e siècle, Belleville compte
de nombreuses petites entreprises industrielles et des ateliers artisanaux. À
l'époque, ces métiers se trouvaient rassemblés par domaines d'activité : petits
métiers de Paris, chaussures, habillement, maroquinerie, machines-outils… Cette
caractéristique fit de Belleville le premier quartier ouvrier et vit naître les
tout premiers syndicats français (chapellerie, métallurgie, etc.)
Aujourd’hui encore, La liste est longue des artisans qui
font rayonner le quartier de Belleville de leur art et de leur métier, parfois
rare, perpétuant une tradition artisanale plus que centenaire.
Au cœur de ce quartier se trouve la cour du 48, rue
Ramponeau, abritant la métallerie Grésillon – en activité depuis 1947 –, une miroiterie
désaffectée donnant sur le 37, rue Bisson et un atelier de sculpteurs.
En 2015, grâce à la mobilisation du Collectif Ramponeau – composé
d’habitantes et d’habitants mais aussi d’artisanes et d’artisans – un projet
immobilier prévoyant la construction d’un établissement hôtelier a été évité. La
Ville de Paris et la mairie du 20e ont eu à cœur de protéger l’activité
artisanale de Belleville.
C’est donc bien un pôle artisanal qui ouvrira fin 2026 et
accueillera une vingtaine d’ateliers d’artisans, entre la cour et le 37, rue
Bisson.
Piloté par la Régie immobilière de la Ville de Paris (RIVP),
ce projet a bénéficié d’un financement municipal de 2,5 millions d’euros.
20 ateliers dans un immeuble au style industriel bois et acier
En préservant la métallerie de 500m² et en synergie avec
elle, les travaux ont débuté en 2020 par son réaménagement pour regrouper les
bureaux, le vestiaire et l’espace de vie à l’intérieur de la nef.
En lieu et place de la miroiterie, le nouveau bâtiment
proposera un ensemble de plus de 1600m² et s’élèvera sur 5 et 6 niveaux. Des
coursives extérieures protégées feront la liaison entre la vingtaine d’ateliers
ainsi créés.
Passé le premier niveau en béton, les niveaux supérieurs
seront construits en ossature acier et bois, avec une isolation en fibre de
bois, permettant de s’intégrer dans cet îlot durable.
Biodiversité et recyclage au rendez-vous
La cour sera végétalisée et préservera la vigne d’origine,
chère aux habitants et contribuant au charme du lieu. Une toiture-terrasse
d’environ 250m² sera aussi créée. Les espèces végétales seront choisies de
façon à minimiser leur entretien.
Au moment de la destruction des anciens bâtiments, la RIVP a
fait appel à la société Tricycle (entreprise solidaire de recyclage, de
réemploi et d’insertion) pour le réemploi des éléments de la miroiterie, soit
6,36 tonnes de matières revalorisées.
Des ateliers au loyer adapté
Grâce au financement municipal, la RIVP proposera un niveau
de loyer adapté aux activités artisanales, soit 180€/m² et par année.
Elle attribuera les lots en s’appuyant sur un comité
consultatif, composé de la Ville de Paris, des élus et des services de la
direction de l’Attractivité et de l’Emploi et du Collectif Ramponeau, à qui
sera confiée la mission de coanimer le lieu.
Il était une fois : Il était une fois le 20e… L’immeuble cubiste de la rue Pelleport
Pour que fabriquer à Paris reste possible
Le lancement de ce chantier concrétise la longue
mobilisation d’habitants et d’artisans du quartier ainsi que la volonté de la
Ville de préserver l’artisanat parisien.
C’est d’ailleurs lors de ce long combat qu’une mission
d’information et d’évaluation sur le savoir-faire parisien avait été lancée,
qui a abouti à la création du label « Fabriqué à Paris ». Celui-ci valorise les
activités de fabrication, et mène une stratégie renforcée sur le foncier pour
reconquérir des espaces de fabrication et de production.
L’âme artisanale de Belleville reste donc bien vivante et on
peut d’ailleurs profiter du week-end pour aller la débusquer dans les rues
pentues du quartier.